Le GSPC se désolidarise des agissements de Hassan Hattab, (il) est devenu un corps étranger au djihad. Il ne représente que lui-même et est devenu un des supplétifs du taghout (pouvoir) et prépare le grand complot. » C'est ce qu'affirme un communiqué, daté du 9 février dernier, émanant d'Abou Mossaâb Abdelouadoud, de son vrai nom Abdelmalek Dourkdel, chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Diffusé hier sur le site Internet de cette organisation, le communiqué considère que Hattab est « tombé dans les filets du taghout » en rapport direct avec le projet d'amnistie générale. L'occasion aussi de lancer cet appel : « Nous rappelons à nos frères musulmans que la réconciliation nationale et l'amnistie générale ne sont que des mirages et des masques cachant des visages indignes. » En prédisant, le 13 janvier dernier, la fin de parcours du GSPC, le ministre de l'Intérieur avait-il misé sur Hattab ? Surtout que Yazid Zerhouni affirmait, à cette date-là, qu'« il reste quelques poches de terroristes du GSPC que nous n'allons pas tarder à mettre hors d'état de nuire ». Une déclaration qui intervenait, en fait, deux mois et demi après le discours officiel du président de la République dans lequel il annonçait son projet d'amnistie générale à soumettre à un référendum. L'ostracisme prononcé à l'encontre de Hassan Hattab, fondateur du GSPC en 1998, aura probablement des retombées sur ce groupe. Déjà, en 2001, Hattab a dû renoncer à diriger le GSPC « en raison de divergences avec les autres responsables du groupe », affirmaient à l'époque plusieurs sources d'information. L'intronisation d'Abou Mossaâb Abdelouadoud, après la mort de Nabil Sahraoui et de quatre de ses lieutenants éliminés en juin 2004 près de Béjaïa, n'a pas pour autant réduit les dissensions au sein du GSPC. Exclu des effectifs de ce dernier, Hassan Hattab est maintenant libre de ses agissements et seuls les prochains jours nous éclaireront sur ce qu'il va décider de faire. Mieux, il est fort probable que d'autres membres du groupe le suivent. Ce qui inévitablement réduira la capacité de nuisance du GSPC dont Zerhouni avait prédit la fin prochaine. Une fin qu'a déjà quasiment connue le Groupe islamique armé (GIA) avec l'assassinat, en juillet 2004, de son chef Rachid Abou Tourab par des proches, ainsi que l'arrestation de son remplaçant et de plusieurs membres de groupes de soutien à Bab Ezzouar (Alger).