Elles étaient prévues initialement durant la première quinzaine de ce mois. L es assises du Front des forces libres (FFL), le parti que l'ex-membre fondateur et vice-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M.Amara Benyounès projetait de créer depuis son divorce avec le Dr Saïd Sadi, devraient avoir lieu la fin juillet, à Alger, a-t-on appris de source généralement bien informée. Outre la présence de Ould Ali L'Hadi, responsable du Mouvement culturel berbère (MCB), aile dite RCD, qui figurerait parmi les membres fondateurs, on avance avec insistance le nom de Djamel Zenati, figure de proue du Mouvement culturel berbère et ancien député du FFS à l'Assemblée, comme faisant partie de cette nouvelle formation politique. Il aurait même fallu près d'une année de négociations à Amara Benyounès pour convaincre ce qu'il convient d'appeler sans exagération le «gourou» de la jeunesse militant pour la revendication identitaire et démocratique en Kabylie. Mais, il est tout de même étonnant que Djamel Zenati, un des successeurs potentiels de Aït Ahmed à la tête du Front des forces socialistes (FFS) ait fini par se mettre aux côtés de Amara Benyounès. On avance également d'autres noms, à l'instar de Mokrane Aït Larbi, ex-membre fondateur du RCD, ex-sénateur et avocat ainsi que Arezki Ferad, le dynamique ex-député du FFS à l'Assemblée et radié en 2000 par la commission de discipline avec sept autres collègues. Ce projet de parti, qui a commencé à mûrir depuis que M.Amara Benyounès s'était rendu à l'évidence qu'il ne pouvait pas réaliser une révolution de palais au sein du RCD, se veut une alternative aux forces politiques traditionnelles de la région de Kabylie que sont le FFS et le RCD. En effet, ces deux partis politiques ont montré leurs limites dans la conduite de la contestation en Kabylie à la suite de l'assassinat du lycéen Guermah Massinissa le 19 avril 2001. Des locaux de ces deux partis ont été incendiés ou saccagés et certains de leurs militants, voire dirigeants vilipendés par les jeunes émeutiers. Après sa démission du gouvernement dont il occupait le poste de ministre de la Santé, en mai 2001, au lendemain du déclenchement des émeutes en Kabylie, Amara Benyounès donnait déjà des signes de brouille avec le président du RCD. Dans cet ordre d'idées, la création du quotidien régional La Dépêche de Kabylie était beaucoup plus un tremplin pour l'architecte de ce nouveau parti et aussi un moyen sûr et efficace de jauger la population sur les chances de succès d'une telle entreprise. Amara Benyounès ambitionne ainsi de rallier à lui tous les déçus du FFS et du RCD ainsi que la jeunesse kabyle qui a investi la rue depuis plus de 27 mois pour remettre les politiques émanant aussi bien du pouvoir que de l'opposition en Kabylie. Cela dit, les nouvelles figures du mouvement citoyen figureraient aussi en bonne place dans la stratégie de cette future formation politique. Cet état de fait pourrait s'expliquer par le fait qu'un certain nombre de délégués des ârchs soient arrivés à la conclusion, au bout de plus de deux ans d'action de protestation, que le mouvement né des événements du printemps noir a besoin aujourd'hui, plus que jamais, d'une structure politique à même de lui donner des perspectives de pérennité. Il y a lieu de signaler que les assises de ce parti étaient prévues initialement durant la première quinzaine de ce mois de juillet. Cependant, il semblerait que les tergiversations qui marquent le mouvement citoyen des ârchs à la suite de l'offre de dialogue que leur a lancé le chef du gouvernement le 31 mai dernier seraient la principale raison de ce décalage. Histoire de voir les choses venir.