Ainsi, Tigzirt et Azeffoun sont déjà parées de leurs plus beaux atours pour accueillir les milliers d'estivants attendus. Le secteur du tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou qui a subi, ces dernières années, les fâcheuses conséquences d'une situation sociopolitique et sécuritaire instable, semble renaître de ses cendres cette saison. En effet, il y a bien longtemps que les deux villes côtières Tigzirt et Azeffoun n'ont pas connu cet afflux massif d'estivants sur leurs plages. Longtemps boudées par les vacanciers, ces deux localités tentent, tant bien que mal, de renouer avec leur passé faste, après une période de léthargie qui aura duré près d'une décennie. Les raisons de cette agonie du secteur touristique dans cette wilaya sont multiples. Ainsi, le terrorisme, les événements de la Kabylie et leur corollaire l'insécurité, la concurrence de Boumerdès et Béjaïa réputées pour leur vocation exclusivement touristique, le manque de savoir-faire et la rareté des structures d'accueil des estivants, ainsi que l'absence d'animation culturelle et artistique dans les camps, sont parmi les facteurs qui ont réduit ce filon à fonctionner au ralenti. Ainsi, en dépit de ses 80 km de façade maritime, de ses 13 plages féeriques, Tizi Ouzou, comparativement aux autres wilayas côtières, donne l'impression de tourner le dos à sa véritable vocation et du coup, négliger un atout précieux pour son développement local. Or, il a fallu attendre cette année pour que les débats au sein de l'APW soient entamés sur les zones d'extension touristique (ZET) à Tigzirt et à Azeffoun. Mieux encore, aucun centime n'a été consenti depuis une vingtaine d'années pour investir dans ce créneau porteur. Ce constat est également valable pour les autres sites dont la nature a généreusement gavé la wilaya de Tizi Ouzou. Cependant, dans ce registre, la situation ne peut pas être départie du phénomène du terrorisme qui a malheureusement anéanti toute velléité d'amélioration des prestations de service. A ce titre, la station d'hiver de Tala Guilef (Boghni), le centre d'altitude de Yakouren et d'autres sites tels que l'auberge du Bracelet d'argent de Beni Yenni et deux autres complexes à Boghni et à Tizi Ghennif ont longtemps subi les affres du terrorisme pendant une longue période. Néanmoins, l'année dernière, l'Entreprise de gestion touristique du centre (Egtc), qui a constaté une nette amélioration de la situation sécuritaire a décidé de rouvrir toutes les structures placées sous sa tutelle. A cet effet, Tala Guilef et Yakouren ont été, l'hiver dernier, la destination de beaucoup de familles en quête d'air pur et de quiétude même si les hôtels El-Arz et Tamgout restent toujours sous le contrôle des troupes de l'ANP. En même temps, cette année, la saison estivale semble débuter sous de bons auspices. Dans leur souci de redorer le blason à un secteur mis entre parenthèses depuis fort longtemps, les organismes qui veillent sur cette activité, ont donné des orientations pour valoriser la richesse naturelle de la région. Aussi, tout porte à croire que cette année, Tizi Ouzou tirera profit de la saison estivale compromise à Boumerdès. D'ailleurs, tous les sites ont été remis dans un état décent et toutes les plages ont été nettoyées. Pour leur part, les secouristes et les équipes de la Protection civile sont déjà à pied d'oeuvre. Cela dit, les deux APC ont obtenu des subventions conséquentes pour la réussite de la saison. A Tigzirt, l'îlot qui fait face au port de pêche, est en phase de réhabilitation avec des opérations de reboisement et de consolidation de son tissu végétal. De ce fait, tous les moyens sont mis et toutes les dispositions ont été prises pour rendre le séjour des visiteurs agréable et surtout pour sortir le secteur du tourisme de sa durable torpeur.