La contrefaçon, un grave problème qui a atteint même ce qu'on a de plus précieux, la santé. Les produits contrefaits, qui envahissent le marché, ce n´est pas une nouveauté. Mais de là à ce que la contrefaçon touche les médicaments, il y a lieu de s´affoler, d´avoir peur, de craindre le pire car il s´agit d´un sérieux problème de santé publique. Cette ligne rouge a été franchie par des importateurs sans foi ni loi. Des ophtalmologues algériens ont constaté qu´une société de biomatériaux française, dissoute en 2006, commercialiserait toujours ses produits en Algérie! Pis encore, puisqu´il s´agit d´implants intraoculaires vendus sous la marque Eurocristal, c´est-à-dire, un produit qui touche l´organe le plus sensible et fragile du corps: les yeux. Soucieux de la santé de leurs patients, ces médecins ont ainsi voulu en savoir plus sur ces implants qu´ils soupçonnent d´être contrefaits. Ils ont alors décidé d´envoyer un courrier à la maison mère, Eurocristal. Grande fut leur surprise lorsqu´ils constatèrent que l´adresse donnée était fausse. C´est un autre laboratoire qui se trouve à l´adresse indiquée. La responsable de ce laboratoire, a signalé cependant, à ces médecins que le laboratoire indiqué était en difficulté financière. «Il a été mis en liquidation judiciaire en 2006», leur a-t-elle signifié. Une liquidation confirmée par un article de presse d´un journal régional toulousain, publié le 10/01/2006. Ces informations ont inquiété à plus d´un titre ces ophtalmologues qui ont soupçonné ces produits comme étant contrefaits ce qui les a poussés à contacter la rédaction de l´Expression. Ces faits sont gravissimes, les autorités se doivent d´ouvrir une enquête pour mettre fin à ces agissements qui menacent la santé publique. Que des vêtements, produits électroniques...soient contrefaits cela peut, à la limite, être admis encore que.... Mais que la contrefaçon sévisse dans le médicament, la sonnette d´alarme doit être tirée pour nettoyer le pays de ces produits qui nous tuent. Il y a quelques jours, le directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, a averti sur l´ampleur que prend ce phénomène. «Près de 60% des produits importés pour la revente en l´état sont contrefaits», avait-il affirmé à l´APS. Un chiffre qui donne froid dans le dos. Surtout lorsqu´il affirme que le phénomène de la contrefaçon ne se limite pas uniquement aux produits cosmétiques et aux pièces de rechange. Le responsable des Douanes algériennes avait mis en garde, également sur les médicaments contrefaits. Selon lui, la contrefaçon «s´est étendue jusqu´aux médicaments, touchant ainsi directement la santé des personnes». Il explique que «le procédé utilisé par ces importateurs véreux est simple: ils importent dans une première étape le vrai médicament pour obtenir l´autorisation d´importation du ministère de la Santé, qu´ils utilisent ensuite pour importer des médicaments contrefaits».