L'ouverture des frontières terrestres n'est pas pour demain Selon une enquête mise en ligne par l'hebdomadaire marocain, Maroc Hebdo International, entre le 1er et le 22 juin 2011, la moitié des sondés seraient contre l'ouverture des frontières entre les deux pays. Un sondage qui tombe à point nommé pour conforter la sortie médiatique du Premier ministre algérien qui avait déclaré que l´ouverture des frontières terrestres entre les deux pays «n´était pas à l´ordre du jour» suite à la campagne orchestrée, notamment, par l´agence de presse officielle marocaine MAP qui accusait l´Algérie d´envoyer des mercenaires pour prêter main forte au régime du colonel libyen. «Ces derniers temps, on observe (...) des déclarations de l´agence officielle marocaine et une agitation du lobby officiel marocain aux Etats-Unis pour vouloir impliquer l´Algérie dans l´envoi d´armes et de mercenaires en Libye», avait fait remarquer Ahmed Ouyahia à l´occasion d´une conférence de presse qu´il avait tenue à Alger. Ce paramètre est-il rentré en ligne de compte pour que le sondage mis en ligne par l´hebdomadaire marocain ait abouti à un tel résultat? Selon toute vraisemblance, les Marocains seraient plutôt partagés sur la question de l´ouverture des frontières: 45,5% d´entre eux se sont tout de même exprimés pour. C´est le second sondage d´un média de la presse écrite marocaine qui vient confirmer qu´une majorité de Marocains demeure réticente à la réouverture des frontières terrestres entre son pays et l´Algérie. Ce type de constat aurait pu revêtir un caractère anodin s´il ne venait pas renforcer les résultats d´une autre enquête qui confirme cette tendance. Elle a pour particularité d´aller à l´encontre du souhait des autorités du royaume chérifien. Et ce n´est certainement qu´à ce titre qu´il est intéressant de se pencher sur la question qui a été soumise aux lecteurs de l´hebdomadaire marocain. «Etes-vous pour ou contre l´ouverture des frontières entre le Maroc et l´Algérie?» C´est dans ces termes qui ne souffrent donc d´aucune ambiguïté qu´elle interpelle ceux qui se sont exprimés au sujet de ce «différend» qui mine les relations politiques algéro-marocaines depuis 1994. Il y a tout juste une année, d´après une enquête mise en ligne par le quotidien arabophone Al Alam, organe officiel du parti l´Istiqlal, plus de la moitié des 41.000 personnes sondées, soit 53%, se sont prononcées contre l´ouverture des frontières entre l´Algérie et le Maroc. Une enquête qui a retenu l´attention des observateurs. Et pour cause. Ce sondage qui est à mettre au crédit d´Al Alam n´est rien d´autre que l´organe officiel de l´Istiqlal. Parti dont le patron est l´actuel Premier ministre marocain, Abbas El Fassi qui, en plus de mener une campagne acharnée en faveur de la réouverture des frontières entre l´Algérie et le Maroc, rêve d´annexer Tindouf... Les Marocains lui ont répondu non à 53%! Ce qui n´a pas empêché quelques frémissements dans le réchauffement dans les relations algéro-marocaines de se dessiner à travers, notamment, une «initiative de dynamisation des relations qui devrait donner lieu à une «avancée positive» pour l´activation et la consolidation des relations de coopération économique et sociale entre les deux pays», a indiqué le chef de la diplomatie algérienne dans une interview accordée au mois de février dernier à la chaîne de télévision France 24 d´expression arabe. «Le Maroc est en faveur de la normalisation des relations avec l´Algérie et la réouverture des frontières», a affirmé, quelques jours après les déclarations de Mourad Medelci, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, dans un entretien accordé à l´agence de presse portugaise Lusa. Deux approches qui différencient les gouvernements des deux pays quant à la mise en oeuvre d´une normalisation globale des relations algéro-marocaines. Le peuple marocain a, quant à lui, pour le moment, les yeux rivés sur le projet de la nouvelle Constitution qui sera soumis à un référendum le 1er juillet 2011 qui s´achemine apparemment vers un Oui massif.