A Paris où il travaille, l'écrivain ne cesse de militer en faveur du rayonnement de la culture algérienne. Le Prix de littérature a été décerné, jeudi dernier, par l´Académie française à Yasmina Khadra pour l´année 2011. Un autre Maghrébin, l´écrivain marocain Abdellatif Laabi, a été récipiendaire du Prix de la francophonie. Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moules-sehoul, a eu de la chance en se voyant attribuer le Grand Prix de littérature Henri Gal, Prix de l´Institut de France. Il est doté de 40.000 euros. Le romancier a réagi à l´événement. «Ce prix de l´Académie me rassure et me réconforte dans ma vocation d´écrivain», a-t-il déclaré, soulignant que «c´est la preuve qu´il y a toujours une justice dans ce monde». Le Grand Prix de la francophonie attribué à Abdellatif Laabi est doté de 22.500 euros. D´autres prix sont décernés à de nombreux autres hommes de lettres. Ce palmarès compte en tout 70 distinctions. Le Grand Prix du Roman ne sera attribué pour sa part qu´à l´automne, précise l´Académie, dont la fonction première est de veiller au respect de la langue française et d´en composer le dictionnaire. En dehors de la France, des auteurs iranien, Daryus Shayegan, et malien, Moussa Konate, ont été récompensés. Yasmina Khadra est traduit dans 41 pays et ses oeuvres sont disponibles en arabe et dans d´autres langues. Sa notoriété s´étend sur plusieurs continents à tel point que le prix Nobel de littérature 2003, le Sud-Africain J.M Coetzee, considère Yasmina Khadra comme un des écrivains majeurs de notre temps. Il a commencé sa carrière d´écrivain dès 1984 avec Houria paru aux Editions Enal comme il a aussi écrit, la même année, Amen, à compte d´auteur à Paris. Son livre Ce que le jour doit à la nuit est apprécié par les adeptes de la littérature et des cinéastes veulent même adapter certaines de ses oeuvres. Ainsi, elles seront non seulement lues mais également vues. Sur le site officiel de l´écrivain, qui annonce la réception du nouveau prix, il est indiqué que le nouveau roman de Yasmina Khadra sortira en août 2011 et s´appellera L´Equation Africaine. Voici l´intrigue: à la suite d´un terrible drame familial, et afin de surmonter son chagrin, le docteur Kurt Krausmann accepte d´accompagner un ami aux Comores. Leur voilier est attaqué par des pirates au large des côtes somaliennes, et le voyage du médecin se transforme en cauchemar. Pris en otage, battu, humilié, Kurt va découvrir une Afrique de violence et de misère insoutenables où les dieux n´ont plus de peau sur les doigts à force de s´en laver les mains. Avec son ami Hans et un compagnon d´infortune français, Kurt, trouvera-t-il la force de surmonter cette épreuve? C´est dire que la création est d´une terrible actualité. De la même façon qu´étaient de nombreux livres dont la célèbre trilogie: Les hirondelles de Kaboul, L´attentat et Les sirènes de Bagdad. S´il est reconnu, aujourd´hui, comme l´un des plus grands écrivains algériens, c´est qu´il milite aussi pour que cette culture soit reconnue au plan mondial. C´est ce à quoi il s´attache en tant que directeur du Centre culturel algérien à Paris. C´est là qu´il a assisté mercredi dernier, à sa dernière activité à une exposition collective sur le thème «Algérie demain», à l´initiative de quatre jeunes artistes algériens. «Lorsque j´ai vu le travail de ces jeunes, j´ai compris qu´en Algérie, l´espoir s´accroche et qu´il faut l´aider à ne pas se perdre», a déclaré le romancier. Il ajoute que grâce aux femmes et hommes de lettres, aux artistes et à la jeunesse, l´Algérie ne disparaîtra jamais et continuera à rayonner. Le tout à la veille de la célébration de l´anniversaire de la double fête de l´Indépendance et de la Jeunesse.