L'Ugta veut que les secteurs des hydrocarbures et des mines soient inaliénables Droit de grève, presse, Cnes, dialogue et patrimoine économique sont défendus par l'Ugta. Il était parmi les premières personnalités à être reçues par l´Instance de consultations sur les réformes politiques. Le secrétaire général de l´Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, vient de rendre publiques ses propositions qui ont fait l´objet de débat lors de l´audience à El Mouradia. La Centrale syndicale revient sur des thèmes qui lui sont chers et qui étaient déjà abordés au début des années 2000. Dans le document transmis à la presse par l´Ugta, on retrouve sans surprise, une ferme opposition à la privatisation de certains secteurs jugés stratégiques. Par sa rhétorique, on retrouve même des termes datant de l´époque précédant les réformes économiques de 1988. L´Ugta veut que les secteurs des hydrocarbures et des mines soient inaliénables. Raison: ils représentent la principale source de revenus de l´Etat. A côté de ces deux secteurs, l´Ugta préconise que l´Etat réserve le même sort à l´énergie électrique, au gaz et à l´eau ainsi qu´au foncier agricole. Ce dernier «est considéré comme vecteur essentiel dans la sécurité alimentaire nationale». L´Ugta ne se limite pas à revendiquer. Elle apporte son soutien indéfectible à la démarche des réformes politiques initiée par le président de la République. Sur ce chapitre, l´Ugta se dit convaincue de la volonté du président de la République de faire de ces réformes politiques l´ultime étape dans le processus du renouveau national. Ce dernier a permis, selon elle, de recouvrer la paix, de relancer l´économie nationale, d´améliorer les conditions de vie de la population et de concrétiser la modernisation de l´Etat. Economie, politique mais aussi société font partie des préoccupations de la Centrale. Elle considère, dans un document destiné à l´Agence nationale de presse, que la garantie de ces droits fondamentaux par la Constitution revêt une importance et une signification particulières. Ce sont elles qui donnent au travailleur «sa véritable valeur de créateur de richesses». Parmi ces droits sociaux fondamentaux, l´Ugta cite l´accès gratuit à la santé et à l´éducation, la protection de la liberté syndicale, de la pluralité syndicale et du droit de grève, le droit à la négociation collective, la consécration de l´emploi comme facteur primordial du progrès social et de la dignité humaine. Dans ses propositions, l´Ugta considère qu´il faut que la Constitution de l´Algérie puisse intégrer trois nouveaux éléments. L´Ugta estime que le tripartisme entre le gouvernement et les syndicats du patronat et des travailleurs est une valeur indispensable dans l´accélération de l´essor de développement économique et social du pays et pour cela doit être constitutionnalisé. Le document argumente que le dialogue social a été au centre des propositions de la Centrale syndicale. Il est noté que l´expérience algérienne en la matière a produit une culture de la négociation, du consensus et de la responsabilité et généré une dynamique de consolidation du dialogue social à travers le Pacte national économique et social. Dans le même document, l´Ugta considère que la Constitution doit accorder une attention particulière à la promotion de la société civile et propose la révision de la loi relative aux associations et la constitutionnalisation du Conseil national économique et social. Il n´aurait pas été possible pour l´Ugta de parler de société civile et de dialogue sans insister sur l´émancipation et l´épanouissement «de la noble mission de la presse et son affranchissement de toutes formes de contraintes». Ce sont ces valeurs qui «doivent être mises en exergue par la Constitution». Pour l´Ugta, la protection des droits moraux et sociaux des journalistes comme leurs devoirs doivent être prévus dans la loi organique relative à l´information. De longs développements sont consacrés par la Centrale syndicale à la valorisation et à la promotion de la société civile qui constitue «indéniablement un cadre porteur» pour le renouveau de l´Algérie. Le tout dans le respect de la pluralité des opinions et de l´attachement à des valeurs communes. «L´implication de la société civile permettra sans doute à travers un dialogue national, de participer d´une manière active à instaurer des institutions démocratiques et consensuelles aptes à remplir les missions susceptibles de satisfaire les aspirations de la société algérienne», selon l´Ugta. L´organisation souligne également que la valorisation du mouvement associatif est générateur de progrès et constitue un véritable ancrage de la démocratie.