ALGER - L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a rendu publiques vendredi ses propositions relatives aux réformes politiques initiées par le chef de l'Etat et soumises à l'Instance de consultations sur ces réformes, qui vient d'achever l'essentiel de ses activités. L'UGTA, dont des représentants avaient été reçus par cette même commission consultative, se dit d'emblée "convaincue" de la volonté du président de la République de faire de ces réformes politiques "l'ultime étape" dans le processus du renouveau national qui a permis, selon elle, de "recouvrer la paix, de relancer l'économie nationale, d'améliorer les conditions de vie de la population et de concrétiser la modernisation de l'Etat". Détaillant ses propositions et au chapitre des droits sociaux, la centrale syndicale considère, dans un document reçu à l'APS, que la garantie de ces droits fondamentaux par la Constitution revêt une "importance et une signification particulières" en donnant au travailleur sa véritable valeur de créateur de richesses. Parmi ces droits sociaux fondamentaux, l'UGTA cite, entre autres, l'accès gratuit à la santé et à l'éducation, la protection de la liberté syndicale, de la pluralité syndicale et du droit de grève, le droit à la négociation collective, la consécration de l'emploi comme facteur primordial du progrès social et de la dignité humaine. Le dialogue social a été aussi au centre des propositions de la centrale syndicale, qui note que l'expérience algérienne en la matière a produit une culture de la négociation, du consensus et de la responsabilité et généré une dynamique de consolidation du dialogue social à travers le Pacte national économique et social. Dans ce cadre, l'UGTA estime que le tripartisme (Gouvernement-syndicats des patrons et des travailleurs), "valeur indispensable" dans l'accélération l'essor de développement économique et social du pays, "doit être constitutionnalisé". Concernant les secteurs stratégiques de l'économie nationale, la centrale syndicale suggère comme secteurs stratégiques "inaliénables" le secteur des hydrocarbures et des mines "qui représente la principale source de revenu de l'Etat", celui de l'énergie électrique, du gaz et de l'eau ainsi que le secteur du foncier agricole "comme vecteur essentiel dans la sécurité alimentaire nationale". Par ailleurs et à propos de la valorisation et la promotion de la société civile, l'UGTA souligne que cette dernière constitue "indéniablement" un "cadre porteur" pour le renouveau de l'Algérie dans le respect de la pluralité des opinions et de l'attachement à des valeurs communes. L'implication de la société civile "permettra sans doute à travers un dialogue national, de participer d'une manière active à instaurer des institutions démocratiques et consensuelles aptes à remplir les missions susceptibles de satisfaire les aspirations de la société algérienne", estime l'organisation syndicale, qui souligne également que la valorisation du mouvement associatif générateur de progrès constitue un "véritable ancrage" de la démocratie. Dans le même contexte, l'UGTA considère que la Constitution doit accorder une "attention particulière" à la promotion de la société civile et propose la révision de la loi relative aux associations et la constitutionnalisation du Conseil national économique et social. Par ailleurs, la centrale syndicale souligne que l'émancipation et l'épanouissement de la noble mission de la presse et son affranchissement de toutes formes de contraintes "doivent être mis en exergue par la Constitution". A ce titre, pour l'UGTA, la protection des droits moraux et sociaux des journalistes comme leurs devoirs "doivent être prévus dans la loi organique relative à l'information".