L'école Belili sise à Alger-Centre, est désormais baptisée au nom du défunt journaliste Ferhat Cherkit. Dans un message adressé à l´assistance, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a rendu avant-hier, un vibrant hommage au défunt Ferhat Cherkit ainsi qu´à tous les journalistes victimes de la horde terroriste, lors d´une cérémonie qui s´est tenue au centre de presse El Moudjahid. Mohamed Cherkit, frère de Ferhat, a dit que le jour de l´assassinat de son frère, il a été empêché par le cordon des services de police de passer par l´endroit où il a été assassiné par deux jeunes revendeurs de cigarettes qui le guettaient déjà depuis belle lurette dans les escaliers en zigzag situés à proximité de l´APC d´Alger-Centre et le siège de la Protection civile, sis en face du Palais du gouvernement «Je ne savais pas que c´était mon frère qui avait été assassiné en cet endroit. Le cordon de sécurité de la police m´a empêché de passer par là. Ce n´est que vers 11h00 du matin que j´ai appris qu´il s´agissait de mon frère», a-t-il indiqué tout en cachant ses larmes discrètement. «L´histoire retiendra le nom du journaliste Ferhat Cherkit au même titre que toutes les autres plumes, intellectuels et autres valeurs nationales, assassinées par la horde terroriste appuyées par la mafia politico-financière», a témoigné le journaliste Abderrahmane Mekhlef, ancien compagnon de longue date du défunt journaliste Ferhat Cherkit. Assassiné à l´âge de 43 ans, le 7 juin 1994 à 8h30 mn, à proximité de l´APC d´Alger-Centre. Sa famille, ses amis de la presse et autres ont été nombreux à venir témoigner sur les qualités et l´honnêteté intellectuelle, mais aussi sur son courage face au terrorisme criminel durant la tragédie nationale. Premier journaliste à avoir compris toute l´horreur du projet intégriste porté par le parti dissous, appelé communément le «Ti-fIS», faisant allusion à la maladie «typhus», qui tue sans exception. Dès les années 1990, le défunt Ferhat Cherkit prenait position contre la trahison et la violence islamiste, tout en dénonçant le crime politique et économique sous toutes ses formes. «Terroristes si vous saviez!», titre d´un article de sa rubrique «Tel quel» daté du 10-06-1993 sous le pseudonyme d´El Haadi, et ce, en hommage à son défunt ami Laâdi Flici, assassiné lui aussi dans son cabinet à Djamaâ Lihoud le 17 mars 1993, Ferhat écrivait: «Le terrorisme intégriste est un phénomène pathologique de structure suicidaire, dont l´éradication exige une solution sécuritaire radicale...». Evoquant son professionnalisme et son application à l´éthique journalistique, Arezki Himeur, ancien journaliste ayant travaillé avec lui à El Moudjahid témoigne: «J´ai travaillé avec lui pendant deux ans, il était chef de rubrique, je n´ai jamais connu de censure de sa part», a-t-il rappelé.