«Il y a une quantité importante de rejets dans la mer dûs à une densité urbaine dans ces régions.» Le wali d'Alger M.Nourani a finalement donné son accord pour la fermeture des trois plages en l'occurrence Palm-Beach, Azur-Plage et El-Menzeh, et ce, après des analyses qui se sont avérées positives quant à la présence d'un taux important de germes et de bactéries dans les eaux de mer. Cette situation, explique M.Haddad, directeur de la direction du tourisme et de l'artisanat de la wilaya d'Alger, est la consqéquence d'un phénomène naturel (absence d'un courant puissant qui permet une régénération des eaux) et des rejets des eaux usées directement dans la mer. «Il y a une quantité importante de rejets dans la mer dûs à une densité urbaine dans ces régions», nous dira M.Kouchida directeur de l'Agence pour le développement du littoral (Appl). En réalité, le problème réside dans le fait que ces habitations ont été conçues sans un préalable plan d'urbanisme qui prévoit, entre autres, des collecteurs pour l'assainissement et des stations d'épuration. «Actuellement, il n'y a que les fosses septiques qui déversent directement dans la mer», se désole notre interlocuteur. Pour le directeur du tourisme, il n'y a pas lieu de s'alarmer du moment que l'année dernière, en cette même période, on a procédé à la fermeture de trois plages et pas les moindres, puisqu'il s'agissait de Zéralda et de Aïn-Benian en l'occurrence la Fontaine et Méditerranée. «Ce qu'il faut savoir, cependant, c'est que les autorités ne vont pas se contenter de la fermeture, elles doivent entamer des travaux de réhabilitation pour une éventuelle réouverture», ajoute M.Haddad. Par ailleurs, rassure notre interlocuteur, «la pollution qui a touché ces trois plages n'est pas de nature chimique tel qu'il a été publié dans certains quotidiens». Ce qui est à redouter dans cette pollution, selon le Dr Abdelhalim Benhassine, directeur assurance et qualité à l'institut Pasteur, c'est la prolifération des maladies infectieuses ou contagieuses ainsi que les maladies parasitaires et d'intoxication (présence de métaux lourds ou d'hydrocarbures). Toutefois, le staphylocoque reste la maladie la plus dangereuse de par sa toxine. A ce titre, la prévention est de mise, ce qui explique la fermeture des plages susceptibles de véhiculer ce genre de maladie. Néanmoins, confirme notre interlocuteur il n'y a pas lieu de s'affoler, car, explique t-il scientifiquement, «l'eau de mer est salée, elle est un excellent antiseptique». Tout de même, il se désole de la dégradation que connaît actuellement nos plages surtout celles de l'Ouest qui ne peuvent être que vecteurs de maladies. C'est là une alerte qui interpelle les pouvoirs publics à prendre conscience de la situation de nos plages en particulier et notre environnement en général. Une situation qui laisse à désirer en ce troisième millénaire.