Le Maroc sous le règne du roi Mohammed VI n'est pas au mieux de sa situation en matière de respect des droits de l'Homme. Il est au contraire acculé et accusé de toutes parts par nombre d'associations locales et internationales. Ainsi, tout d'abord, plusieurs membres du groupe de 31 intégristes présumés de la Salafia Jihadia, dont le procès a repris hier à Casablanca, ont affirmé que les «aveux» figurant dans leur dossier leur ont été arrachés sous la torture. Les prévenus, qui seraient impliqués dans les attentats-suicide du 16 mai dernier, mais arrêtés avant ces attaques, sont accusés de meurtres, d'agression et d'autres délits. Cependant, la plupart ont clamé n'avoir jamais entendu parler de la Salafia Jihadia avant leur arrestation et se sont plaints d'avoir été interrogés pendant plusieurs semaines avant d'être présentés à la justice bien au-delà des délais légaux de garde à vue. Parallèlement, le Syndicat national de la presse marocaine (Snpm) vient de lancer une campagne contre l'emprisonnement de journalistes, appelant à la libération des cinq professionnels actuellement incarcérés au royaume chérifien, dont l'illustre Ali Lemrabet condamné à trois ans de prison ferme le mois dernier. Au début du mois, une organisation non gouvernementale, l'association marocaine Forum Justice et Vérité (FJV indépendante) a dénoncé, elle, la dissolution de sa section à El-Ayoun, chef-lieu du Sahara occidental, décidée par un tribunal local pour «activités en faveur du Front Polisario». En somme, comme l'a si bien résumé le président du Forum marocain pour la vérité et la justice (Fmvj), M.Mohamed Sebbar, le traitement par l'Etat marocain de la question des atteintes graves aux droits humains «demeure bien en deçà des attentes légitimes des victimes comme de la société».