Les derniers événements sanglants ont donné lieu à des retombées néfastes sur tous les plans. Habituée à recevoir des estivants venant des régions de l'Est du pays, les plages d'Aokas, Tichy et Souk El-Thénine reflètent l'image d'un paradis perdu. En attendant l'arrivée des touristes, qui ne viennent toujours pas, ces célèbres stations balnéaires, alors que la saison est déjà entamée, restent désespérément vides. Pourtant, Tichy est une station balnéaire très connue de tout le pays. Située à 10 km à l'Est de Béjaïa, ses plages ne semblent plus charmer les estivants qui ne trouvent aucun plaisir à descendre au bord de la Grande bleue. Les derniers événements sanglants ont donné lieu à des retombées néfastes, sur tous les plans. Les informations colportées çà et là, faisant état d'agressions des estivants provenant d'ailleurs, ont fini par dissuader les habitués de cette charmante ville côtière de s'y rendre. Ils cherchent quiétude et repos dans d'autres régions. La population locale n'a plus goût au prélassement et aux plaisirs de la mer. Partout les jours de semaine et beaucoup moins durant les week-ends, Tichy offre une image morne et presque insoutenable. Ses plages et ses ruelles sont moins grouillantes. Les quelques vacanciers qui s'y rendent se comptent sur les doigts d'une main et se contentent très souvent d'un petit plongeon pour se rafraîchir le corps. Les opérateurs économiques sont les premiers à pâtir de cette situation. Les hôteliers, les restaurateurs et les transporteurs attendent désespérément les clients qui se font appelés «désirés». Les pertes engendrées par cet état de choses, se chiffrent à plusieurs millions. Toutefois, l'espoir demeure pour un redémarrage au courant de ce mois d'août, mois où l'affluence atteint son pic. 8 km plus loin, on découvre la fameuse côte paradisiaque d'Aokas où le même constat est à relever. L'ambiance qu'on lui connaissait à cette époque de l'année n'y est plus. Les longues chaînes qui se forment devant l'entrée des «Grottes merveilleuses» ont disparu. Les camps de toile sont presque inoccupés. Au complexe touristique, le Sahel, le patron accueille les quelques aventuriers dans son vaste bureau qui fait face à la plage presque déserte. En homme de métier, il déclare n'avoir jamais vécu une saison aussi catastrophique. Ses clients habituels l'appellent souvent. Malgré les assurances qu'il leur fournit, ils hésitent toujours à se décider à venir. Quoiqu'il ne désespère pas pour autant car pour lui «la saison n'est pas encore terminée», avance-t-il enfin. A Souk El-Thénine, l'atmosphère régnante témoigne d'un malaise qui en dit long sur ce qu'est et sera la saison estivale cette année. Là aussi, ce ne sont que les gens de la région qui profitent de la bienveillance marine et toujours ce goût d'inachevé, le caractère conjoncturel du milieu offre à l'étranger l'envie de déguerpir dès l'arrivée. Il faut dire que les rumeurs diffusées un peu partout y sont pour beaucoup dans cette situation de psychose que l'on ressent également à Melbou. Les comités populaires des communes côtières de la région avaient rendu publique une déclaration pour rassurer les touristes. «Nous informons tous ceux et toutes celles qui partent à contre-coeur après avoir ouï dire que des touristes auraient été victimes d'agressions verbales sur les plages, que ce ne sont là que des rumeurs sans fondements. Nous informons de l'installation d'une cellule d'accueil et d'information au niveau de chaque commune.»