La dette cumulée depuis 3 ans par les entreprises privées du Btph est évaluée à quelque 100 milliards de dinars. Le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (Ugea), Abdelmadjid Dennouni, a plaidé, hier, pour la tenue des états généraux du secteur du bâtiment, des travaux publics et hydrauliques (Btph). A défaut, il appelle à l'organisation d'une tripartite réservée spécialement à ce secteur, car, estime-t-il, la dernière tripartite a ignoré ce domaine d'activité. M.Dennouni appelle à également un toilettage des textes de loi régissant ces activités ainsi que l'assainissement pur et simple du secteur. A l'évidence, c'est un cri d'alarme que M.Dennouni a lancé sur les ondes de la radio nationale Chaîne III pour venir au secours de ce secteur qui meurt à petit feu. La dette cumulée par les entreprises privées du Btph et non réglée depuis 3 ans est évaluée, par le président de l'Ugea, à quelque 100 milliards de dinars. Cette proposition est faite pour réorganiser le secteur et sauver les 800.000 postes d'emploi dont 200.000 qualifiés générés par les 50.000 entreprises activant dans ce domaine d'activité. Pour lui, les grandes entreprises du Btph sont dans la tourmente dans le sens où «elles sont à l'arrêt depuis 2010 avec l'achèvement du programme de 2004-2009». Elles continuent, a-t-il expliqué, à garder leur main-d'oeuvre avec tout ce que cela suppose avec notamment les charges fiscales et parafiscales. Pis, selon l'invité de la radio, ces entreprises ne disposent pas de plan de charge. Cette situation est appelée à perdurer tant que le plan quinquennal 2010-2014 qui promet beaucoup aux entreprises algériennes aussi bien privées que publiques ne connaîtra pas un essor certain. A cela, il ajoute que la loi sur la promotion immobilière a bloqué le secteur car «les textes d'application n'ont pas encore vu le jour». «Il faut organiser une tripartite spéciale pour ce secteur. Les pouvoirs publics doivent nous rencontrer et discuter avec nous sur les problèmes et contraintes du Btph qui est un secteur pourvoyeur d'emplois», a-t-il avancé. Pour l'invité de la radio, ce secteur se trouve dans une situation catastrophique et un bon nombre d'entreprises risque de disparaître du fait des retards enregistrés dans le lancement du plan quinquennal 2010-2014 et les contraintes qu'imposent le Code des marchés publics aux entreprises nationale notamment privées. Dans ce contexte, le responsable de l'Ugea estime qu'il est impossible pour une entreprise algérienne du Btph de réaliser un port de pêche, car l'entreprise doit avoir à son actif, comme stipulé dans le cahier des charges et dans le Code des marchés publics, la réalisation de deux ports de pêche. Ce qui favorise les entreprises étrangères. Le président de l'Ugea a plaidé, ainsi, pour l'allègement des conditions et le soutien de l'Etat aux entreprises de ce secteur. Et la qualité des travaux? Les Algériens qui gardent à l'esprit les catastrophes engendrées par le séisme de Boumerdès en 2003 à cause de la mauvaise qualité craignent bien que les entreprises algériennes n'aient pas le savoir-faire nécessaire pour réaliser des travaux de qualité. Mais pour le premier responsable des entrepreneurs algériens, ce problème est dépassé et les entreprises algériennes peuvent relever le défi et réaliser des projets de qualité et dans les délais. Il en veut pour preuve, la construction de l'autoroute des Hauts-Plateaux par des entreprises algériennes dans sa globalité. «La réalisation de cette autoroute par les Algériens est une bonne initiative», a-t-il dit, souhaitant qu'elle sera élargie aux autres domaines comme l'hydraulique. L'invité de la radio a plaidé, en outre, pour un amendement du Code des marchés publics pour permettre aux jeunes entrepreneurs algériens d'accéder à la commande publique.