La première université d'été des entrepreneurs algériens activant dans le secteur du BTPH (bâtiment-travaux publics-hydraulique) sera organisée ''début juin ou début juillet 2010'', a affirmé jeudi à Batna le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA). Dans une déclaration à l'APS, en marge d'une rencontre régionale des entrepreneurs organisée à la maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa, M. Abdelmadjid Bennouni, a souligné que la formation des entrepreneurs algériens est une condition nécessaire pour l'amélioration de leur compétitivité devant les entreprises étrangères. Il a estimé, dans ce contexte, que si ''l'expérience est importante, la maîtrise des informations modernes et des évolutions récentes du secteur reste bien plus impérative''. L'université d'été constituera, selon M. Dennouni, un espace idoine pour soulever l'ensemble des préoccupations et problèmes rencontrés sur le terrain et une occasion de découvrir les plus récentes évolutions à l'échelle nationale et internationale. Le responsable de l'UGEA a également indiqué que les assises nationales de BTPH, prévues à la fin du premier semestre de cette année, ''réuniront pour la première fois depuis 1970, plus de huit ministères, en plus des banques, des assurances et des entrepreneurs, pour débattre des problèmes du secteur et trouver les solutions à y apporter''. Parmi les propositions à soumettre aux débats des ateliers spécialisés figureront, selon M. Dennouni, la révision de ''la priorité nationale accordée aux entreprises ayant un partenariat'', celle du code des marchés, de la réglementation régissant la promotion immobilière et de certaines autres textes caduques qui ''doivent être adaptés à la situation économique nouvelle''. Le président de l'UGEA a estimé, au cours de cette rencontre, que la priorité doit être accordée aux entreprises algériennes du BTPH de droit public et privé dans la réalisation des projets programmés au titre du plan quinquennal 2010-2014. Il a relevé, à ce propos, que les entreprises algériennes sont capables de relever le défi et de rivaliser avec les entreprises étrangères. ''Les 600 entreprises nationales classées dans les catégories 5 à sont disposées à réaliser le projet de la rocade des Hauts plateaux en faisant appel à des bras 100 % algériens'', a soutenu M. Dennouni, estimant que ''si retard il y aura, il sera de seulement quelques mois''. Excepté l'autoroute Est-ouest, confiée à des entreprises étrangères, tous les autres projets de routes engagés sur le territoire national sont exécutés par des entreprises nationales, a affirmé le responsable de l'UGEA, soulignant que les 400 entreprises du secteur de l'hydraulique classées dans les catégories de 5 à 9 ont réalisé des projets ''très importants'' et peuvent également concurrencer les sociétés étrangères. "Un environnement propice aux entreprises algériennes doit être instauré pour parvenir à un développement intégré du pays", a insisté M. Dennouni mettant l'accent sur la qualité et le rôle prépondérant de l'entreprise en tant que moyen de réalisation. La résolution du problème du ciment en Algérie "ne peut se faire sans la libéralisation de son prix", a-t-il par ailleurs ajouté, imputant la spéculation dont fait l'objet ce matériau par la modicité des prix appliqués par les cimenteries nationales. Concernant le manque de main d'oeuvre qualifiée, l'intervenant a estimé que la convention signée en 2003-2004 avec le ministre de la Formation et de l'enseignement professionnels ''commence à porter ses fruits'' et que les CFPA fournissent désormais au marché des candidats au travail présentant des profils professionnels jusque-là inexistants. M. Dennouni a également estimé que les entrepreneurs ''doivent accepter l'idée de mise à niveau de leurs entreprises'', indiquant que le ministère de la PME et de l'artisanat avait mobilisé à cet effet un milliard de dinars qui a permis à 300 entreprises d'obtenir des certifications ISO. Les débats au cours de cette rencontre régionale ont soulevé en outre les problèmes liés aux quotas de ciment, à la méconnaissance par certains entrepreneurs des dispositions relatives aux marchés publics et aux fluctuations des prix des matériaux de construction, parfois non prises en compte dans la réévaluation des projets. APS