Des groupes de personnes désabusées par la déliquescence de l'APC de Khemis Miliana et la gestion anarchique de ses responsables, se sont rendus au siège de la wilaya où ils ont observé un sit-in. Ces hommes et ces femmes de différents âges et de condition apparemment modeste ont scandé leur désarroi et leur mépris devant les agissements inconvenants des élus de Khemis Miliana et particulièrement des membres de la commission d'attribution des logements qui se sont empressés de se servir par l'intermédiaire de leurs proches et parents. Imaginez que des fils de membres de l'exécutif communal aient été bénéficiaires de logements alors que des pères de familles nombreuses soient écartés. Ces mêmes membres de commission ont boudé les travaux de ladite commission jusqu'à obtenir gain de cause et obliger le président d'APC à considérer leurs propres doléances. La liste affichée hier porte sur 202 noms puisque 53 ont été remis après recours introduits voilà plusieurs mois. De l'ancienne liste 47 noms de pères de famille ont été gommés. Paradoxalement ce sont les personnes les plus démunies qui ont été écartées et remplacées non pas par les plus nécessiteux mais par des noms ramenés par la nouvelle composante de la commission dont les membres ont suppléé ceux de la commission précédente. Il faut dire aussi que les travaux d'étude des recours ont été particulièrement faussés. Conduits par le président de la commission des finances de l'APW, ces travaux laissant à désirer, sont entachés d'irrégularités multiples dans l'opacité la plus absolue, ce qui a poussé les postulants bénéficiaires ou non à demander une commission d'enquête. Les contestataires ont essayé de dialoguer avec le président d'APC ou les membres de ladite commission, mais ils n'ont pas été écoutés. Le président d'APC s'est éclipsé pendant les deux derniers jours laissant comme mission au secrétaire général d'amadouer les contestataires. Alors que les couloirs de la mairie grouillaient de monde, le SG nous a reçu à son bureau pour nous faire constater le défaut et l'abandon des lieux aussi bien par des membres de l'APC que par ceux de la commission et du président lui-même. Il est vrai que le fait accompli les mettait hors de portée des réclamations de la population ainsi traumatisée, blousée, leurrée. Le matin même, alors que les proches collaborateurs du wali canalisaient le flot des personnes indignées par le service d'ordre impressionnant, des femmes, déclarant hautement leurs revendications, ne se gênaient point pour hurler tout haut les soupçons de corruption et de passe-droits qui ont souillé l'action sociale de l'Etat. Cette maudite liste établie avec des arrière-pensées est décriée par d'aucuns qui y trouvent une façon de compenser les services rendus lors des élections passées, d'autres y voient l'appât sur les échéances à venir. Dans un cas comme dans l'autre, les autorités compétentes et particulièrement le wali sont interpellés à remédier à ces pratiques douteuses avant que l'irréparable ne soit commis. Nous avons entendu parler de grève de la faim qu'allait entreprendre M.L., père de famille dont le nom a été écarté de la liste. Des exemples en ce sens, foisonnent par les temps qui courent. Dans le bureau même de M.le secrétaire général, nous avons appris qu'un jeune scolarisé a bénéficié d'un logement et que le nom d'un élu (membre de l'APC) est cité. Notre souhait est de voir nos élus se comporter en responsables conscients de leur mission.