Ils seront de moins en moins nombreux à visiter la France Un système à points sera testé afin de sélectionner les candidats à l'immigration en France en fonction des besoins exprimés. Après le débat sur l'identité nationale et «la laïcité et l'Islam», l'UMP (majorité présidentielle) organisera, jeudi prochain, une nouvelle convention sur l'immigration pour durcir davantage les mesures d'entrée sur le territoire français. A travers les 23 propositions qui seront discutées à la faveur de cette convention qui sera présidée par Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, le parti présidentiel proposera, notamment de conditionner les prestations sociales au respect des obligations scolaires ou de celles des contrats d'accueil et d'intégration et de renforcer les sanctions existantes en cas de non-respect des dispositions qui seront mises en vigueur. L'UMP entend aussi conditionner le regroupement familial après deux ans de présence sur le territoire français contre 18 mois actuellement par le respect des droits de la République française. S'agissant de l'immigration professionnelle que le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, veut limiter, l'UMP préconise une conférence nationale tous les deux ans où les partenaires sociaux devront estimer de manière précise, les besoins en main- d'oeuvre et les justifier. Un système à points sera également testé en vue de sélectionner les candidats à l'immigration pour le travail en fonction de leur qualité, de leurs atouts et des besoins éventuels de la France. Pour renforcer la lutte contre l'immigration irrégulière, le parti UMP propose d'agir avec une politique plus restrictive des visas, notamment dans le cadre européen. Claude Guéant a récemment déclaré à la presse, «qu'il se réserve le droit d'augmenter l'objectif annuel de reconduite à la frontière de migrants illégaux, fixé pour cette année à 28.000». Le visa étant considéré par l'UMP comme l'une des principales sources de l'immigration irrégulière, permettant à ses détenteurs de demeurer en France après son expiration, le parti majoritaire propose une caution-retour pour les dossiers qu'il considère à risques. Elle ne sera rendue qu'une fois le retour au pays d'origine effectué. En cas de non-présentation aux services consulaires, ces derniers devraient informer les services de l'immigration en Europe. L'UMP veut également lier le nombre de visas délivrés, à la coopération des pays d'origine au retour des clandestins. Au niveau européen, le parti du président Nicolas Sarkozy veut créer un poste de commissaire en charge de l'immigration et une agence européenne de l'espace Schengen pour harmoniser les demandes de visas et échanger les données en la matière. Opposée à la régularisation des sans-papiers en dehors des situations réduites, l'UMP veut, par ailleurs, conditionner l'obtention d'un titre de séjour à une entrée régulière en France. Une mesure qui exclut tous les étrangers arrivés illégalement, tels que les récents flux des migrants tunisiens en provenance de l'île italienne de Lampedusa. En voulant s'attaquer au système sensible des droits sociaux des immigrés à un an de l'élection présidentielle, cette convention sur le thème de l'immigration, serait un moyen de s'adresser aux électeurs qui seraient tentés par le vote du Front national (FN), estiment de nombreux analystes.