La victime, âgée seulement de 18 ans, a été kidnappée, il y a 56 jours, au niveau de la localité de Tala Bounane, près de Béni Douala. Après près de deux mois passés en captivité, Mourad Bilek a été libéré dans la soirée de mercredi dernier aux environs de minuit. Selon des sources locales, les ravisseurs l'ont libéré, sain et sauf, au niveau de la localité de Azib Ahmed à quelque 3 kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou. La victime, âgée uniquement de 18 ans, a pour rappel, été kidnappée il y a 56 jours au niveau de la localité de Tala Bounane, près de Béni Douala. Un important groupe l'a intercepté alors qu'il circulait à bord de son véhicule. A rappeler que la localité d'Aït Aïssi s'était largement mobilisée pour la libération de Mourad Bilek. La mobilisation a été étendue même dans la ville de Tizi-Ouzou où une journée de grève symbolique a été observée par les commerçants pour la libération sans conditions de la victime. Une marche a aussi été organisée par la population locale au niveau du chef-lieu de la commune d'Aït Aïssi sous le mot d'ordre du refus de payement d'une quelconque rançon. Hier donc, à Aït Aïssi, c'était le soulagement. Les villageois étaient heureux de découvrir leur concitoyen en bonne santé. Toutefois, aucune voix n'a voulu confirmer ou infirmer un éventuel payement de rançon aux ravisseurs en contrepartie de la libération. Par ailleurs, il est à signaler que la libération de Mourad Bilek intervient dans une période marquée par une recrudescence des actes terroristes qui font l'insécurité sur les populations locales dans toute la wilaya de Tizi-Ouzou. La commune d'Azazga a été le théâtre du tout récent attentat où une victime civile a été tuée. Là également, il est à relever que la population n'accepte plus le statut de victime. Des actions ont été observées par les citoyens afin de se défendre de tous les abus. En effet, l'enlèvement de Bilek n'est pas le premier cas, mais le phénomène dure et persiste. Plus d'une soixantaine d'enlèvements ont été signalés dans la région depuis quelques années. Les ravisseurs visent essentiellement des victimes parmi les entrepreneurs et leurs familles. Les bilans qui font état d'une soixantaine de kidnappings ne mentionnent, par ailleurs, pas celles qui ont dû payer les rançons dans le silence. Toutefois, après quelques années de diktat, les populations se sont rendues à l'évidence que l'organisation est la meilleure façon de se défendre. Tout au début, c'était à Iflissen, région située sur le littoral, que les citoyens ont refusé d'accepter le diktat des ravisseurs. Les villages des communes voisines se sont mis d'accord sur une coordination pour organiser des actions en vue de retrouver le commerçant enlevé. Le message annonçait que les populations étaient prêtes à en découdre avec les ravisseurs. Puis, le refus s'est propagé dans d'autres communes, contraignant les kidnappeurs à se rendre à l'évidence que les populations locales sont décidées à se défaire de la peur et se défendre pour assurer leur survie.