Après avoir frappé à toutes les portes, en vain, les habitants d'un immeuble algérois tirent la sonnette d'alarme via l'opinion publique. Tout a commencé en 1986, lorsque le propriétaire d'une maison individuelle, sise au niveau de la rue Hassen Kouba, à El-Biar, a décidé d'engager des travaux d'agrandissement et d'extension de sa demeure. Jouissant peut-être de complicités au niveau local, l'homme, indique une lettre ouverte rendue publique par les habitants de l'immeuble mitoyen a vu la villa, le «constructeur» a obtenu toutes les autorisations nécessaires vers le milieu des années 1980. De nombreuses lettres de protestations ont été adressées à qui de droit depuis cette date afin que les travaux soient arrêtés. En vain. Les citoyens, sur la base de rapport fournis par des experts, mettent en avant le danger que fait peser sur l'immeuble cette construction monstrueuse et qui semble ne devoir son équilibre qu'au pan de mur sur lequel elle est adossée. Le séisme de 1989 a mis à mal la fragilité de cette demeure, tout en donnant «miraculeusement» raison à ces malheureux locataires. Ces derniers, même si les événements ont fini par leur donner raison, ont frappé à toutes les portes avant de se résigner à subir stoïquement leur triste sort, attendant chaque jour que la mort vienne s'abattre sur leur tête. Les rebondissements, dans tous les sens du terme, ont eu lieu à l'occasion du terrible séisme du 21 mai passé. De terribles fissures et des pans de murs entiers se sont effondrés à cause de ces travaux irréfléchis. Celui qui les a autorisés, s'indignent ces citoyens, est tout simplement coupable de négligence et, qu'à Dieu ne plaise, d'homicide involontaire. Les locataires de cet immeuble, situé au niveau de la rue Massinissa, savent à présent que la mort n'est plus très loin. La plupart dorment carrément à la belle étoile tant l'immeuble menace de s'effondrer à tout moment si rien n'est fait d'ici à là. Les pouvoirs publics, une fois de plus, semblent avoir décidé de fermer les yeux devant cette situation pour le moins dramatique. ,Ces habitants qui interpellent pour la énième fois l'ensemble des responsables concernés, y compris le premier magistrat du pays puisqu'il faut passer par là, demandent que cette maison qui met en péril la vie de dizaines de familles reprenne des proportions normales et que des travaux de réparation de l'immeuble soient entrepris dans les plus brefs délais. Il y a risque de mort d'homme.