Les fous du volant causent chaque année de graves accidents et des dégâts matériels. Quand une commune met en pratique des projets de construction d'utilité publique, de réfection ou de rénovation de quartiers mais en ne ciblant que quelques-uns d'entre eux, se pose alors la question de savoir si les autres font réellement partie ou non de cette localité. L'interrogation est marquée de soupçon pour les résidents de ces quartiers lésés pour qui cette opération s'apparente à une campagne électorale précoce menée par les élus qui font ainsi les yeux doux aux habitants, particulièrement, des quartiers où ils résident eux-mêmes. Tel est en tout cas, le sentiment des résidents du quartier nommé jadis Cressia, situé en hauteur de l'annexe de l'hôpital Drid Hocine et traversé par la rue Mohamed Terki (ex-docteur Bureau) servant de raccourci entre l'avenue Mohamed Rabia et Mahmoud Boudjatit, et qui se sentent délaissés. Plus d'une vingtaine de familles tirent la sonnette d'alarme pour que cesse le mépris des autorités locales au moment où l'APC de Kouba affiche un silence tombal. Ces familles dénoncent en premier lieu le fait que la commune n'ait pas entrepris les travaux de revêtement de la rue desservant leurs résidences, mise aux oubliettes plus d'une décennie durant et actuellement dans un état lamentable. De visu, l'état de cette rue est devenu un véritable nid-de-poule au point que les locataires, très prudents, se «balancent» avec leurs véhicules en roulant sur les crevasses et autres trous. «On se demande si notre quartier fait partie intégrante de la municipalité de Kouba ou s'il dépend d'une autre municipalité», s'interrogent les résidents de ce paisible quartier. Pourtant, poursuivent-ils, la majorité des ruelles de Kouba «ont été revêtues de nouvelles chapes de goudron alors que notre seule ruelle n'a pu en bénéficier». Pis encore, ajoutent ces mêmes résidents, «lors du revêtement de l'avenue Mohamed Rabia et la moitié de la rue Mahmoud Boudjatit, l'entreprise Sonatro en charge des travaux a, par «un geste pitoyable» revêtu l'entrée de notre ruelle d'une surface de 10m² par l'avenue Mohamed Rabia». Cette révolte contre le mépris et l'oubli est d'autant justifiée par le fait que l'avenue Mohamed Rabia, jouxtant leur ruelle, a été revêtue deux fois en moins de quatre mois. La raison? La société Sonatro, leader à l'échelle africaine en matière de revêtement des routes, avait commis une bévue grave en entamant les travaux de goudronnage en plein hiver. Même s'il n'avait pas plu durant toute la période des travaux, l'humidité et le froid sévissant alors, n'ont pas permis à la chape d'avoir prise. Ce qui a provoqué, après la reprise de la circulation routière, l'effritement de la chape avec quelques fissures au milieu de la route engendrant ainsi des nids-de-poule. Sur un autre chapitre, et dans une pétition qui sera adressée aux autorités concernées, cette vingtaine de familles contestataires attire l'attention et interpelle la force publique sur la consommation d'alcool, de drogue, de vols en tout genre avec agressions à main armée pratiquées au vu et au su de tous. «Les victimes sont généralement les femmes empruntant cette rue pour atteindre les quartiers de l'Oasis et Ruisseau», clament-ils amèrement, alors que les visiteurs de la polyclinique du quartier subissent la loi des petits voyous à la traîne qui errent le long de la ruelle. Les vols sont commis quotidiennement sur les voitures. «Un magasin spécialisé dans la réparation des radios et télévisions, a fait l'objet durant ces trois dernières années, de deux casses par des malfaiteurs qui n'ont pu commettre leur sale besogne que grâce à l'intervention de dernière minute des voisins», soulignent ces résidents. Normal, quand on sait que le quartier est plongé dans un noir total où seul un lampadaire est épargné. Leurs doléances auprès de la société Erma sont restées vaines en dépit des assurances d'un responsable qui a promis qu'une équipe allait se déplacer sur les lieux le jour même. Ces familles demandent aux responsables locaux le placement de ralentisseurs d'urgence, particulièrement, au niveau de la polyclinique située en plein virage. Là où, expliquent-ils, les fous du volant causent chaque année de graves accidents et des dégâts matériels dont est victime étrangement la clôture d'une villa accolée à cet établissement sanitaire. L'année passée, un policier en civil conduisant une moto grosse cylindrée avait trouvé la mort après avoir percuté le mur de cette maison en ratant le virage alors qu'il roulait à vive allure. Il y a à peine quelques mois encore, le petit muret épais de 50 cm de cette même maison mitoyenne au parking de la polyclinique a été défoncé par un véhicule dont le propriétaire avait raté le virage en cherchant sous le siège arrière «une bouteille d'eau», heureusement, sans perte humaine. Devant cette situation inquiétante, les résidents de ce quartier exigent des autorités concernées de reprendre les choses en main et mettre de l'ordre afin de rendre à ce paisible quartier son calme et sa quiétude d'antan.