Selon Hakim Kacimi, le président du RCD, qui s'est définitivement trompé de société, doit rentrer à Aghribs et laisser la place aux compétences sincères. Le délégué de Bouira, représentant quelque 180.000 berbérophones dans cette wilaya, semble en avoir gros sur le coeur à cause des «agissements» et «positions» des deux principaux partis représentés dans la région de Kabylie, le FFS et le RCD. Le parti du docteur Saïd Sadi, toutefois, décroche largement la palme d'or concernant le chapelet des critiques et récriminations de Hakim Kacimi. «Saïd Sadi est en faillite. Il n'a qu'à rentrer à Aghribs. Il a failli à ses missions alors qu'il voulait être le porte-parole de la cause identitaire amaghighe depuis 1982.» Hakim Kacimi, qui insiste beaucoup sur les actions des «délégués partisans», notamment ceux du RCD, visant à mettre des bâtons dans les roues du mouvement des ârchs à chaque fois que leurs intérêts semblent mis en péril, souhaite vivement que «Saïd Sadi, qui s'est irrémédiablement trompé de société, laisse la place aux compétences sincères afin que le message du Printemps berbère ne soit pas dévoyé plus encore». Le délégué de Bouira, militant de la première heure, connaît chaque activiste du Mouvement culturel berbère, mais aussi la plupart des cadres du FFS et du RCD. C'est donc en connaissance de cause, sans doute, qu'il poursuit pour mettre en exergue le «caractère dictatorial du fonctionnement interne du RCD». Cela est d'autant plus apparent, faut-il le préciser, que Saïd Sadi a fini par faire le vide absolu autour de lui, coupant systématiquement toutes les têtes menaçant un jour de le dépasser, ou osant contredire ses désirs, toujours imposés comme des ordres. Hakim Kacimi pense même que si «Saïd Sadi ne se retire pas immédiatement de la politique, il risque de se transformer en un deuxième Ali Benhadj». Hakim Kacimi, quoique plus pondéré, en a autant à dire à propos du FFS. Il pense, en effet, que «le président du FFS doit lui aussi se retirer dans son village et cesser de faire de la politique». Sur sa lancée, il attaque aussi le nouveau parti en gestation au niveau de la Kabylie et dont les initiateurs, selon nos informations, sont de nombreux anciens cadres et militants aussi bien du RCD que du FFS. Le délégué de Bouira pense qu'il s'agira, là encore, d'une «simple coquille vide». Mais, estime encore ce délégué du mouvement des ârchs, «cela ne signifie pas l'échec des partis politiques mais seulement celui de la classe politique». En clair, «pour que la classe et la pratique politiques soient réhabilitées aussi bien en Kabylie qu'ailleurs dans le pays, il faut que les leaders actuels se retirent au profit de militants plus engagés, plus sincères et qui n'ont aucun fil à la patte». Cela étant, Hakim Kacimi, qui rejoint les propos de Belaïd Abrika et condamne indirectement la démarche suivie par Ali Gherbi, précise que «le mouvement des ârchs n'a nullement l'intention de se substituer à la classe politique. Son rôle sera de mettre en place un Etat citoyen. Il disparaîtra automatiquement une fois que la démocratie, la transparence et les droits de tous seront clairement définis et respectés.»