Cette initiative intervient après l'entame de la campagne présidentielle. Sur initiative de Hakim Kacimi, délégué de Bouira, approuvée par Ali Gharbi, représentant de la wilaya de Béjaïa, un groupe de dialoguistes sera tenté de répondre favorablement à l'invitation du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui a appelé les archs à reprendre le dialogue en vue de trouver un terrain d'entente qui mettra fin à la crise de Kabylie qui perdure depuis 2001. Selon Hakim Kacimi «des délégués des archs vont aujourd'hui à la chefferie du gouvernement pour baliser la reprise du dialogue». Une initiative qui intervient quelques jours seulement après l'entame de la campagne présidentielle et qui vient torpiller le refus d'une aile de délégués farouchement opposés à la reprise du dialogue si la plate-forme d'El Kseur n'est pas satisfaite dans sa totalité. «C'est un groupe qui travaille à la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur et dont l'objectif principal est d'amener l'Etat à signer un engagement politique, que le prochain président de la République devra scrupuleusement respecter», a indiqué Hakim Kacimi. Même si la composante de ce groupe n'est pas rendue publique, il n'en demeure pas moins que cette sortie du représentant de Bouira ne laissera pas indifférent le reste des délégués qui campent sur leur refus de se rasseoir à la table des négociations. Les divergences dans la vision se sont accentuées ces derniers jours, notamment sur la position qu'adopteront les archs lors de l'élection présidentielle. Certains délégués ont appelé au boycott carrément de l'élection alors que d'autres se sont montrés favorables à un vote massif contre le candidat Bouteflika. D'ailleurs, les appels contre le vote se multiplient ces derniers jours et même des évènements sont signalés dans différents lieux de la Kabylie empêchant la tenue de meetings. En effet, les antidialoguistes persistent à croire que l'abstention de la Kabylie portera un sérieux coup à la crédibilité de la présidentielle et entachera, par ricochet, le prochain quinquennat. Il est évident de s'interroger sur une telle initiative, quand le candidat Bouteflika a clairement réitéré son intention, en cas de sa réélection, d'organiser un référendum pour l'officialisation de tamazight, option rejetée par les archs qui restent intransigeants sur toutes leurs revendications. Néanmoins, Hakim Kacimi justifie cette reprise du dialogue par le fait que le gouvernement serait disponible à signer cet engagement avant le 1er avril prochain «de fait, l'option du rejet de l'élection ne sera plus de mise», a-t-il tenu à déclarer. Il soulignera en outre que les membres de ce groupe, qui se rendront aujourd'hui à la chefferie du gouvernement, et pour témoigner de leur bonne foi, pourraient appeler à un vote massif contre la candidature de Bouteflika.