ceux qui se sont déplacés jusqu'à Alger, hier, ont tous été mus par un seul leitmotiv. Des délégués de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Boumerdès ont cru bon de s'exprimer sur les remous que connaît, depuis une semaine, le Mouvement citoyen des ârchs. Mal leur en a pris, car les nombreux journalistes venus hier au forum du journal El-Youm pour tenter de jeter la lumière sur les derniers développements survenus sur la scène, sont restés sur leur faim. En effet, les délégués, à leur tête Rabah Boucetta, de la Cadc de Boumerdès, ont récusé la thèse de «crise» au sein du mouvement. Le délégué de Boumerdès a indiqué que la réunion des présidences tournantes du mouvement d'avant-hier à M'chedallah a examiné le problème de l'émergence de deux coordinations parallèles dans la wilaya de Bouira. «Il y a deux coordinations qui s'excluent et jusqu'à présent, les divergences existent», dira M.Boucetta. Amar Bourenani, doyen des délégués et représentant de la coordination de Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a réduit la question du gel de la participation de Belaïd Abrika au mouvement citoyen à de «simples malentendus». «Des délégués sont peut-être influencés par leur parti politique» (sic). Pour M.Bourenani, «il n'y a pas de divergences de stratégie au sein du mouvement». Son camarade Taher Temmim, délégué de la présidence tournante de la Cadc, a précisé que «Belaïd Abrika a gelé ses activités en tant que délégué du Comité de la ville de Tizi Ouzou avant de prendre part aux travaux du conclave extraordinaire de Tizi Rached». Concernant les raisons de cette décision, il a parlé de «dysfonctionnements des travaux au sein du conclave». Il a ajouté qu'«on ne laissera jamais Abrika partir comme ça». Pour Rabah Boucetta, «Belaïd Abrika a bousculé le mouvement». Interrogés sur la coïncidence entre le retrait d'Abrika et du comité de la ville de Tizi Ouzou de la Cadc et celui du CSC et de Ali Gherbi de la Cicb, les orateurs se sont accordés à parler de coïncidence «bizarre» sans plus. Pressés par les journalistes de donner la réponse du mouvement à l'invitation au dialogue lancée par le premier magistrat du pays, les représentants de la Cadc de Boumerdès ont fait valoir les trois préalables arrêtés et qui sont «la dissolution des assemblées élues, le règlement du litige entre Sonelgaz et la population et la liberté d'action pour le mouvement». Pour Rabah Boucetta, ce sont là les préalables que Boumerdès défendra lors du prochain conclave interwilayas. De leur côté, les délégués de la présidence tournante de la CIC Béjaïa, Benmensour et Oudjdi ont également minimisé l'ampleur du retrait du comité de la société civile d'El-Kseur et de son porte-parole Ali Gherbi de la coordination de Béjaïa. Bezza Benmansour a parlé de «soubresauts qui interviennent à l'approche d'une interwilayas», qu'il dit «ne pas comprendre». En tout cas, «ce n'est pas une catastrophe pour le mouvement», dira-t-il. Concernant le conflit de représentativité au sein de la Cccw Bouira dont M.Boucetta a parlé, Hakim Kacimi, délégué de M'chedallah et organisateur du prochain conclave du mouvement les 14 et 15 août prochain nous a déclaré hier au téléphone: «Nous mettons en garde M.Boucetta, permanencier au sein du RCD, de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Cccwb, qui est partie prenante du mouvement.» M.Kacimi rappelle au délégué de Boumerdès que «le code d'honneur est clair et que son exclusion, lui et ceux qui sont dans la même situation que lui, sera entérinée lors du prochain conclave du Mouvement». Pour Kacimi, «ceux qui pêchent en eau trouble pour dévier le mouvement citoyen de sa trajectoire initiale pour permettre l'émergence de certains cercles seront démasqués». Un appel à la sagesse est lancé dans ce sens «à tous les comités et à tous les délégués de la coordination de Bouira sans exclusive» et les invite à participer à «déjouer cette manoeuvre orchestrée et planifiée dans des laboratoires bien connus». En somme, les délégués, qui se sont déplacés jusqu'à Alger, hier, ont tous été mus par un seul leitmotiv, celui de dire à l'opinion publique qu'il n'y a pas de relation de cause à effet entre ces derniers événements marquants qu'a connus le mouvement citoyen. Vont-ils convaincre la population? On ne sait pas. En tout cas, hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout, ils n'avaient pas l'air d'avoir réussi leur coup. De son côté, la Coordination des communes de la daïra de Tigzirt a rendu publique une déclaration hier dans laquelle elle lance un appel pour «faire barrage aux tenants du pourrissement», ce qui «reste une nécessité absolue pour faire aboutir les revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur, reconnues légitimes».