Les responsables européens se sont retrouvés aujourd'hui à Bruxelles pour une réunion aux allures de sommet de crise au moment où les turbulences financières gagnent l'Italie et l'Espagne, une contagion qui si elle se prolonge risque de faire vaciller toute la zone euro. Signe de l'inquiétude croissante des dirigeants européens: la chancelière allemande Angela Merkel, à la tête de la principale économie de l'Union monétaire, a pris l'initiative inhabituelle de téléphoner au chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi pour lui demander une adoption rapide par son Parlement d'un plan d'austérité, susceptible de calmer les marchés. «L'Italie doit envoyer elle-même un signal important qui est l'adoption d'un budget répondant à des exigences d'économies et de consolidation» a-t-elle dit lundi, au moment où les titres de dette italienne subissent à leur tour un mouvement de défiance des investisseurs sur les marchés. Après une journée difficile déjà vendredi, les taux obligataires à long terme espagnols et italiens ont atteint lundi matin leur plus hauts historiques depuis la création de la zone euro. Cela signifie que le coût d'emprunt de Rome et de Madrid pour financer leurs déficits grimpe. Cette nouvelle poussée de fièvre de la crise de la dette en zone euro devrait être au menu d'un déjeuner de travail des principaux responsables économiques européens convoqué de manière inopinée par le président de l'UE, Herman Van Rompuy, afin de parler de la crise de la dette.