Le social, l'identitaire et le religieux sont les trois axes qui ressortent de ce déplacement. Il n'y jamais de dernière fois ou alors chaque fois est la dernière, car on peut arrêter la noria à peu près à n'importe quel godet. Cette citation d'un auteur algérien s'adapte parfaitement à la visite qu'effectue, aujourd'hui, le Président de la République à Constantine. En effet, depuis son investiture à la tête de la présidence en 1999, Bouteflika rend pour la sixième fois visite à cette wilaya de l'est du pays. L'arrivée du Président à Constantine revêt un caractère spécifique en se sens qu'elle constitue ce qu'il convient d'appeler une visite à trois symboles. Une symbolique sociale: l'éradication des bidonvilles dont la wilaya de Constantine détient le record; religieuse: Bouteflika inaugurera Dar El-Imam, suite aux travaux de réhabilitation de la medersa Sidi El-Kattani; et enfin, une symbolique culturelle et identitaire puisque le Président de la République rend visite au tombeau de Massinissa et inaugurera une nouvelle ville qui sera baptisée au nom de ce grand roi berbère. Si Constantine a été épargnée par la peste, les criquets et autres épidémies qui sévissent au centre et à l'ouest du pays, elle n'échappe pas, en revanche, aux pulsions politiques de plus en plus ascendantes à mesure que l'échéance présidentielle approche. Constantine peut même en constituer le pôle Est à conquérir au yeux des prétendants au Palais d'El-Mouradia, vu sa spécificité sociale, religieuse et culturelle. Aussi Bouteflika compte-t-il rentabiliser son déplacement en axant justement sa visite sur ce triptype hautement sensible. Constantine a bénéficié, ces dernières années, d'opérations de relogement d'envergure destinées exclusivement à l'éradication de l'habitat précaire. A elle seule, la commune de Constantine comptait 8785 baraques abritant 64783 habitants. A l'occasion de la visite du Président, 1300 baraques, réparties sur quatre sites, ont été démolies: Tennoudji qui remonte à l'époque coloniale (1955) où vivent 123 familles, Grance où «résident» 181 familles implantées en 1958, Rahmani-Achour datant de 1981, qui regroupe 123 familles et enfin Hamza, implanté en 1968 regroupant 85 familles. Les 1300 familles seront relogées au niveau de la Nouvelle-Ville Ali-Mendjli où des logements achevés leur ont été affectés au mois de juin dernier. La Nouvelle-Ville peut recevoir jusqu'à 50.000 logements. Quant à la Nouvelle-Ville Massinissa (El- Khroub), lancée en 2000 par le Président de la République, elle comprend 3000 logements sociaux destinés particulièrement aux habitants de zones de glissement. Bouteflika inaugurera aussi Dar El-Imam et supervisera la suite des travaux de la medersa Elm Kattani. Cette dernière fut construite à l'époque du règne turc par le gouverneur Salah Bey. La bâtisse abrite la sépulture de la famille Salah Bey dont 16 tombes ont été identifiées. Elle a été fermée depuis 2000 pour des travaux de réhabilitation. Par ailleurs, le Président de la République inaugurera également, aujourd'hui l'extension du parking avions de l'aéroport Mohamed-Boudiaf, une salle de spectacles de 250 places ainsi que la cité de l'Indépendance (1900 logements).