Le gouvernement veut augmenter le quota des opérateurs nationaux dans la production du médicament. Après avoir réglé le problème des médecins résidents, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, s'attaque à celui des médicaments. En effet, le ministre a reçu, jeudi à Alger, une délégation du nouveau bureau de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie, (Unop) conduite par son président, M. Mellal. «L'entrevue à laquelle ont assisté des cadres de l'administration centrale de la santé a permis de faire un large tour d'horizon des principaux domaines de la politique pharmaceutique», a indiqué le ministère dans un communiqué. Cette rencontre a donc été l'occasion pour le ministre de faire connaissance avec les nouveaux membres du bureau de l'Unop. Mais est-ce le début de l'entente et la collaboration des deux parties pour enfin réguler l'anarchique marché du médicament? En tout cas, les deux parties ont «convenu d'oeuvrer en commun à trouver des réponses idoines à certains problèmes que rencontrent les opérateurs pharmaceutiques en matière de délai d'enregistrement, d'accès aux facilités d'investissement et d'inscription des produits au remboursement». Pour ce qui est du développement de l'industrie pharmaceutique nationale, M. Ould Abbès a appelé les membres de l'Unop à «s'inscrire plus fortement encore dans la dynamique de la promotion de l'industrie locale initiée par les pouvoirs publics et à oeuvrer à tirer profit des opportunités offertes par les cadres de partenariat mis en place». Le gouvernement veut donc changer de stratégie dans la production pharmaceutique en donnant la priorité aux opérateurs nationaux. Est-ce cela la solution miracle pour ce secteur en souffrance? Peut-être que oui, mais en attendant que cela se concrétise, l'Algérie gagnerait plus à autoriser l'importation des médicaments en manque plutôt que les stocks américains, la friperie, comme récemment voté par les députés. Cela sauvera au moins des vies, que de les rendre malades...Ould Abbès a également annoncé que la révision des textes régissant la pharmacie dans des domaines aussi variés que les bonnes pratiques de fabrication ou la distribution se fera désormais «en étroite concertation avec les opérateurs de la pharmacie». De son côté, le président de l'Unop a, à ce titre, tenu à exprimer sa satisfaction pour l'action que mène le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour augmenter la part de la production nationale dans le domaine du médicament. Tout en affirmant que «l'objectif de 70% de couverture des besoins du marché par la production nationale à l'horizon 2015 est aussi l'objectif de l'Unop dans son ensemble». Cette première entrevue a donc été satisfaisante pour les deux parties, ce qui laisse présager un nouvel avenir pour le secteur...