La défunte Ouafia a accompagné l'équipe du FLN dans tous ses déplacements tandis que le regretté Kahlaoui a côtoyé les grands chanteurs comme Ahmed Wahby. La capitale de l'Ouest continue à vibrer sous les rythmes des différents chants et diverses musiques. Trois jours après avoir baissé le rideau à la 16e édition de la musique moderne, la chanson oranaise prend le relai. En célébrant sa 4e année d'existence, le coup d'envoi a été donné samedi soir. L'édition de cette année est dédiée à deux ténors de l'art et du chant oranais, en l'occurrence les défunts Ouafia Belarbi (1933-1998) et Ali Kahlaoui (1933-2000). La première, moudjahida, a, dès son jeune âge, sacrifié sa beauté et sa gaité pour se consacrer pleinement et entièrement à la cause nationale, la lutte pour le recouvrement de la souveraineté nationale. Tout en accompagnant l'équipe du FLN mise sur pied par le défunt Dr Maouch, Ouafia Belarbi animait simultanément des soirées de haute facture dont les recettes étaient versées dans les caisses du Front de libération nationale. Kahlaoui Ali était ce gentleman, quelque peu atypique, qui se distinguait par sa mise vestimentaire très classe, dominée par la couleur blanche. Le regretté Kahlaoui a, durant toute sa carrière d'artiste, côtoyé les grands chanteurs comme Ahmed Wahby et Blaoui El Houari comme il est monté sur les grandes scènes. Un vibrant hommage leur a été rendu à titre posthume par l'envoyée spéciale de la ministre de la Culture, Mme Mammeri. Un autre hommage a été rendu à Sabah Essaghira, tandis que le titre honorifique a été décerné à un autre personnage et pas des moindres puisqu'il était l'élève de Ahmed Zabana. Il s'agit du célèbre champion du monde de boxe, El Hadj Guidouh. Ce dernier, qui vit à New York, a traversé plusieurs miles expressément, pour prendre part à la 4e édition de la chanson et de la musique oranaise. La mémoire de Sabah Essaghira revient dans chacune des éditions. La défunte a enrichi la scène artistique locale, nationale et internationale, sa mémoire continue de hanter, comme un spectre, les esprits des connaisseurs de la musique et bien évidemment des responsables locaux et hiérarchiques de la culture. Sabah Essaghira est décédée des suites d'un cancer et ce, dans le dénuement total, sa famille n'a eu droit à un logement social que grâce à l'intervention de Khalida Toumi. L'attribution a été faite à l'occasion de l'inauguration, en 2008, de la première édition du Festival de la chanson oranaise. «La chanson oranaise se porte bien et se portera encore très bien après que cette musique ait eu son festival», telle a été la phrase lancée, du haut de la scène du Théâtre de verdure d'Oran par Abdelkader El Khaldi. Ce chanteur, natif de la capitale du Dahra, tout en s'accrochant à l'authenticité du chant qu'il défend bec et ongles, poursuit son bonhomme de chemin interprétant, sans aucun complexe, le verbe puisé du riche héritage patrimonial de l'Oranie. Le chant d'Abdelkader El Khaldi est liturgique puisqu'il interpelle les hommes et les femmes à s'accrocher à leur patrie. Auparavant, Cheikh El Habri a, dans son show, fait appel à la grande absente des actuelles scènes artistiques, l'accordéon. L'instrument est, visiblement, en voie de disparition. Pourtant, les grands chanteurs comme Cheb Khaled et Cheb Mami ont entamé leurs carrières respectives en jouant de l'accordéon. Emboîtant le pas à El Habri, Maâti El Hadj, a renvoyé ses fans dans les années 1960, 1970 et 1980, trois décennies durant lesquelles le chant et la musique oranais, jalonnés par Ahmed Wahby et Blaoui El Houari, jouissaient d'une large audience. Maâti El Hadj, qui continue à revendiquer son appartenance à l'école de Wahby a, comme à son accoutumée, ressuscité la très métaphorique chanson intitulée «Les amoureux de la beauté». Des passeports spéciaux au profit des artistes d'Oran Des passeports au profit des interprètes de la chanson oranaise. Pourquoi pas? L'information a été donnée par l'animatrice de la soirée qui a suivi le coup d'envoi du Festival de la chanson oranaise. Ces passeports spéciaux seront-ils délivrés exceptionnellement aux interprètes de la chanson oranaise? A quelles fins seront distribués ces passeports? Est-ce pour effectuer une Omra collective? Aucune information supplémentaire n'a été avancée mis à part une petite bribe faisant croire que l'idée est en gestation au niveau central, le ministère de la Culture. Chaba Zahouania, la grande absente Hadja Zahouania a brillé par son absence, pour la première fois, de la scène du Théatre de verdure d'Oran et ce, à l'occasion de la première soirée du Festival de la chanson oranaise. Cette absence a laissé perplexes plusieurs centaines de spectateurs venus voir de près leur idole. Aucune raison n'a été avancée. Avant que son absence ne soit officiellement annoncée, l'animatrice n'a rien trouvé de mieux à dire pour consoler les spectateurs, que de les inciter à se prémunir de patience expliquant qu'une voiture spéciale, en attente à l'aéroport d'Oran, ralliera la chanteuse au Théatre de verdure aussitôt cette dernière arrivée.