M. Ziari a bien voulu veiller en personne au déroulement de l'enquête dans le souci de suivre de près l'activité des membres. Abdelaziz Ziari fait le point avec les membres de la commission d'enquête sur la hausse des prix de l'huile et du sucre du mois de janvier dernier. Avant-hier, le président de l'Assemblée populaire nationale a réuni les membres de cette commission pour une évaluation du taux d'avancement des investigations, cela, quatre mois après sa constitution. Selon un communiqué publié à l'issue de cette réunion, M. Ziari a bien voulu veiller en personne au déroulement de l'enquête dans le souci de suivre de près l'activité des membres. Déjà, M. Ziari était parmi ceux qui étaient favorables à la création de cette commission. Dans une interview à L'Expression, il avait signifié qu'il «était l´un des premiers à vouloir créer cette commission d´enquête», car il s'agit d'un «problème national qui a failli déstabiliser notre pays alors qu´il venait à peine de s'en sortir». Pour rappel, les députés ont voté, en avril dernier, une proposition portant la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la rareté de certains produits alimentaires de large consommation et l'augmentation des prix du sucre et de l'huile qui était à l'origine des émeutes déclenchées au niveau national au mois de janvier dernier. C'est, ainsi, que M. Ziari avait souligné par la même occasion, et insisté que les membres de la commission enquêtent «sur une affaire qui aurait pu avoir des conséquences graves», a-t-il dit. Et de d'affirmer que «l´objectif de cette commission est de dévoiler toutes les raisons et toute la mécanique qui a abouti à ce désordre dans le commerce de ces produits de première nécessité et de clarifier le rôle ainsi que la responsabilité de tout un chacun». Depuis sa constitution, cette commission a auditionné plusieurs acteurs. Outre les ministres du Commerce, des Finances, de l'Agriculture, les directions générales des Douanes et des Impôts étaient, également, auditionnées à côté d'autres responsables d'institutions financières et économiques. Les membres de la commission avaient également effectué des visites sur le terrain à travers plusieurs wilayas du pays en vue de prospecter les entreprises et unités publiques et privées produisant les denrées alimentaires qui font objet de l'enquête. Le président de l'APN s'est engagé, dans la limite de ses attributions, à oeuvrer à ce que les résultats de cette enquête soient publiés pour le large public. En vertu de la loi, cette commission dispose de six mois, à compter du jour de sa constitution, pour établir son rapport final, mais avec une possibilité de prolongement de quelques mois. A la lumière de ces données, les Algériens s'interrogent pour savoir jusqu'où iront les membres de cette commission dans leurs investigations? Les opérateurs économiques à l'origine des émeutes qui ont failli déstabiliser le pays seront-ils dévoilés? Les membres de cette commission, qui sont des élus du peuple, doivent rendre des comptes à leurs électeurs à travers, notamment, la publication des résultats de l'enquête dans la transparence totale. Les Algériens espèrent qu'il ne s'agira pas d'une enquête dont les conclusions seront enterrées dans les tiroirs. Une fois les résultats connus, le dossier devrait être transmis à l'institution judiciaire. D'ailleurs, M. Ziari a fait savoir que «si les faits établis par la commission nécessitent l´intervention du pouvoir judiciaire, le dossier lui sera transmis, bien entendu», a-t-il déclaré. Les sanctions serviront d'exemple aux autres «bailleurs de fonds» et opérateurs économiques, d'autant plus que nous sommes à quelques jours du mois de Ramadhan connu par la hausse excessive et subite des prix de l'huile et du sucre et d'autres produits de base.