Le conclave de l'interwilayas, qui s'est tenu à Béjaïa, les 11, 12 et 13 octobre a, parmi les principaux points arrêtés, émis l'idée d'une conférence nationale, où se retrouveront partis politiques, associations de la société civile, presse et mouvement citoyen. Une telle conférence nationale est l'idée majeure qui semble se dessiner, après la rencontre de l'interwilayas de Béjaïa. Très tôt, des délégués, comme c'était le cas pour la Coordination de la commune d'Illilten, ont fait part de cette option. A l'époque, il est vrai, il était question d'organiser un forum. Les esprits semblent n'avoir admis la chose qu'à Béjaïa. L'on se rappelle que le conclave tenu par l'interwilayas à M'chedallah, dans la wilaya de Bouira, avait fait l'impasse sur la question. L'idée, venue apparemment d'un parti politique, a été, ainsi, remise sur le tapis par les représentants de Bouira et de Boumerdès. Certains ont évoqué, quant à eux l'action de certaines formations politiques, qui, à suivre ces délégués, «visent à en finir avec le mouvement en vue des législatives...» La délégation de Tizi Ouzou s'était montrée assez prudente sur ce point. En effet, pour elle, une telle conférence, aussi nécessaire soit-elle, expose, en fait, le mouvement à une «éventualité pouvant se révéler assez désastreuse. Pour ainsi dire, le mouvement, aux yeux de quelques délégués, pourrait devenir un appendice ou un tremplin pour une force partisane, ce que le mouvement s'interdit». Beaucoup de délégués ont, cependant, tenu à préciser que «si cette conférence nationale arrive à voir le jour, elle ne pourrait intéresser, en principe, que les partis démocrates, les associations représentatives, ainsi que la presse et les personnalités politiques...» Comme ils s'arc-boutent à l'idée de «représentativité». Tous ne voudraient d'autres représentants que ceux issus du mouvement, en cas de prise de langue avec le pouvoir. C'est d'ailleurs, à ce sujet, qu'une idée de «mise en quarantaine» de la délégation reçue par le Chef du gouvernement, a été adoptée par le conclave de Béjaïa. Le mouvement donnant, ainsi, l'impression de craindre une «sortie de crise» sans eux et peut-être même contre eux. D'où la déclaration d'un délégué, à ce propos: «Autant former nous-mêmes une délégation et aller négocier, s'il le faut, avant que d'autres ne nous court-circuitent». En attendant que se formalise la conférence nationale, une atmosphère nouvelle est à signaler au sein du mouvement. C'est cette «tendance lourde» qui se dessine et pousse vers la fin de la crise. Comme jamais, auparavant, cela n'a été fait par des mouvements, celui-ci entend faire accompagner la plate-forme d'El-Kseur, d'un additif explicitant son contenu. En fait, le mouvement, qui «refuse» toute «négociation», a trouvé, en cette démarche ce moyen de « résoudre à distance » cette crise. Entre-temps, il est réclamé du pouvoir «le renvoi pur et simple» de la délégation, récemment, reçue par M.Benflis. Une «délégation Taiwan», pour le mouvement. Malgré, les «forces d'inertie» qui semblent bloquer, du moins apparemment, toute avancée réelle, vers une solution, l'esprit général est à une autre perception des problèmes... Une certaine lucidité politique commence à voir le jour.