Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères «Je démens catégoriquement ces informations infondées», a déclaré Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, à L'Expression. Les relais diplomatiques étrangers continuent à s'acharner contre l'Algérie. Encore une fois, la diplomatie algérienne subit les pressions dans la crise libyenne, au moment où celle-ci apporte des démentis en cascade sur une éventuelle implication dans ce conflit. Hier, un responsable du département d'Etat américain avait déclaré à l'agence Reuters qu'une enquête a été déclenchée pour vérifier l'information selon laquelle «un bateau transportant des armes pour le régime d'El Gueddafi avait récemment été autorisé à amarrer en Algérie et que ces armes sont actuellement transportées par voie terrestre vers la Libye». Alger n'a pas mis beaucoup de temps pour réagir à cette information. Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a apporté hier un démenti catégorique quant à l'information faisant état du transit d'une cargaison d'armes par le port de Djen Djen (Jijel,) en direction de Tripoli. «Je démens catégoriquement ces informations infondées», a-t-il affirmé hier dans une déclaration à L'Expression. Et d'imputer, indirectement, ces accusations au Conseil de transition libyen (CNT), connu pour être, en complicité avec certains relais diplomatiques régionaux, à l'origine de nombreuses accusations contre l'Algérie. «Les auteurs sont toujours les mêmes, c'est-à-dire les représentants d'une certaine frange au sein de l'opposition libyenne, qui ne reculent devant aucune turpitude ou manoeuvre perfide de désinformation», a-t-il poursuivi. Sans aller par trente-six chemins, M. Belani explique qu'une telle campagne vise, essentiellement, à mettre la pression sur la diplomatie algérienne. A ce jour, l'Algérie ne reconnaît pas le CNT, mais elle a toujours appelé les deux parties à un «cessez-le-feu immédiat». Pour Alger, seule la solution politique pourrait résoudre ce problème. «Ces manoeuvres visent, essentiellement, je dois le préciser, à mettre la pression diplomatique sur notre pays», a-t-il précisé. Le porte-parole des Affaires étrangères a tenu à souligner, à cette occasion, que l'Algérie a toujours respecté les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. «Comme nous l'avions affirmé, de manière réitérée, claire et déterminée, l'Algérie est connue pour être un membre responsable de la communauté internationale et à ce titre, elle se conforme scrupuleusement à toutes les dispositions des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité.» La même source a insisté sur le fait que l'Algérie était parmi les rares «pays à avoir réagi, officiellement, par voie de communiqué du ministère des Affaires étrangères à l'adoption de ces résolutions prises dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies et donc opposables à tous les Etats membres, pour souligner solennellement qu'elle en prenait acte et qu'elle s'y conformerait pleinement». Selon des sources, les Américains ont demandé aux responsables algériens si une telle information était vraie. D'après le responsable américain, l'administration de son pays oeuvre avec «les dirigeants algériens pour vérifier ces affirmations».