Un «effort» financier du ministère de la Santé serait le bienvenu. La situation sanitaire qui prévaut actuellement dans le pays et la psychose induite par l'apparition de multiples foyers d'épidémies sont derrière le nombre inhabituel et impressionnant de questions enregistrées lors des débats sur le secteur de la santé dans la wilaya de Médéa, à l'occasion de la 2e session ordinaire de l'APW. Pas moins de 145 questions ont été adressées au responsable du secteur, axées essentiellement sur la couverture sanitaire en milieu rural qui représente le maillon faible de la chaîne d'intervention et de prévention. Au même titre que les autres secteurs névralgiques, celui de la santé subit au même degré, les effets de la refonte du système de santé national, initiée depuis quelques années, avec le lot de difficultés, d'incompréhensions, de résistance et de lourdeurs et autres «acquis» qui se dressent en autant d'obstacles infranchissables. Ce qui explique, parfois, les réactions exprimées çà et là sur la sévérité des jugements au premier contact avec la réalité. Malgré la multiplication des facteurs exogènes qui empêchent la «transition» vers un système plus performant et plus souple, mais surtout, plus humain, des efforts sont néanmoins consentis, au niveau local, dans la mesure où des crédits sont alloués et la «compréhension» de la tutelle, garantissent un accès aux soins à de larges franges de la population. Le montant affecté au secteur de la santé, durant les trois dernières années, est de 32 milliards de centimes, somme qui reste insuffisante comparée aux besoins des populations. Un choix a été fait suivant les autorisations d'inscription accordées par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour privilégier et cibler, en même temps, les zones à grande concentration urbaine. Des palliatifs ont été introduits dans le système de couverture sanitaire afin de couvrir les populations enclavées à travers la mise en place d'unités de soins légers et d'équipes mobiles. Or, un «effort» financier du ministère est le bienvenu si on veut élargir le champ d'intervention et assurer une meilleure couverture. D'ailleurs, des propositions d'inscription ont été déposées sur le bureau du ministère de la Santé, avec l'espoir d'un accord positif qui facilitera la réalisation de structures de santé en zones surales. Toutefois, le seul aspect financier ne peut, à lui seul, pallier aux autres actions complémentaires, mais primordiales, à savoir la prévention et l'information.