Le MAK s'estime agressé par les déclarations d'un délégué du ârch de Bouira, principalement par l'affirmation de M.Hakim Kacimi, qui, dans un entretien, A coeur ouvert avec L'Expression, présentait «l'idée d'autonomie» comme «venant de l'extérieur» et déclarait qu'elle «aurait été soufflée à Ferhat Mehenni par Bernard Kouchner», tout en présentant Ferhat comme un binational. Le MAK, après avoir souligné que «cette petite phrase est une tonne d'immondices», revient sur le fait, il est vrai connu de tous, que «Ferhat est un fils de chahid qui n'a d'autre nationalité que celle pour laquelle son père est tombé». On peut ne pas partager les idées du MAK et de Ferhat Mehenni, c'est là, le b.a.-ba de la démocratie, mais soutenir que Ferhat obéit à Kouchner et qu'il soit un binational, cela sent le mauvais coup. Le MAK, touché au vif, réplique dans la même eau et précise: «Nous connaissons beaucoup de choses, plutôt vraies, qui se colportent à son sujet (Hakim Kacimi ndlr) (...) mais nous considérons que cela ne nous regarde pas!» «Dire que cela (autonomie de la Kabylie, ndlr) vient de l'extérieur est un procédé éculé des tenants du pouvoir et de ses relais...L'idée d'autonomie régionale est née dans la tête des Kabyles (...) durant le printemps noir 2001.» Et de poursuivre : «Nous concédons que l'autonomie régionale est née et conceptualisée par d'autres peuples (...) qui l'ont mise en pratique chez eux depuis des décennies. Ce qui n'invalide pas pour autant le projet d'autonomie de la Kabylie.» Dans le cas contraire, le MAK soutient qu'il faudrait alors «en tirer les conséquences, y compris pour l'idée d'indépendance nationale qui n'est pas née en Algérie. Il en est de même pour le socialisme de Ben Bella à Chadli et de la démocratie aujourd'hui.» Il se déclare néanmoins «prêt et disposé à un débat sur le PAK avec tous les adversaires qui auraient des arguments solides contre lui». Pour ce qui est de L'Expression, que le MAK se rassure, le journal est ouvert à toutes les sensibilités. Tout le monde s'exprime sans aucune préférence. Donner la parole à un courant politique ne signifie nullement que le journal est de ce courant. Certes, une maladresse a été commise avec Ferhat lui-même, mais corrigée aussitôt et comme jamais cela ne s'était vu auparavant. Que le MAK sache que s'il y a des choses qui nous divisent, et cela n'est que très naturel en pluralisme, il n'en demeure pas moins que nous sommes tous des Algériens, aimant chacun à sa façon ce pays. Notre façon était de faire dans l'information, rapporter l'événement et ne jamais s'autoriser autre chose.