Le délégué de M'chedallah rejette en bloc l'idée que le mouvement citoyen puisse présenter un candidat à la prochaine présidentielle. «Nous ne soutenons ni ne présentons un candidat à la prochaine présidentielle et encore moins n'avons l'intention de créer un parti politique». Clair, net et précis. Avec cette précision le délégué de M'chedallah (CCW Bouira), Hakim Kacimi, a tenu à remettre les pendules à l'heure quant à l'éventualité émise ces derniers temps par les ârchs de présenter un candidat à la présidentielle d'avril 2004. Pour la cheville ouvrière du mouvement «ce qui fait la crédibilité du mouvement citoyen est le fait qu'il s'interdise de se substituer aux partis politiques même si la classe politique a démontré sa faillite. Ce qui nous intéresse est de redonner à l'Algérien sa citoyenneté que nous défendons». Au cours de l'entretien «A coeur ouvert» accordé à l'Expression, Hakim Kacimi a également tenu à démentir toutes les informations circulant relatives au soutien du mouvement citoyen à un quelconque candidat à ces joutes: «le mouvement citoyen ne soutiendra aucun candidat et cela quelle que soit son obédience». Au-delà de cette précision, le délégué de Bouira a tenu à clarifier les choses une fois pour toutes en déclarant que «même dans le cas où le programme d'un candidat répond aux aspirations du mouvement citoyen, aucune instruction ne sera donnée aux citoyens de soutenir tel candidat aux dépens d'un autre». «Le citoyen restera souverain dans ses choix politiques» a-t-il tenu à préciser lors de cet entretien plein de révélations. Une position qui rejoint celle du délégué de Tizi Ouzou, Belaïd Abrika, qui avait affirmé lors de sa première sortie médiatique sur un site Internet que «nous n'avons l'intention ni de faire de l'ombre ni de nous substituer aux partis politiques dans le sens où il n'est pas dans nos objectifs de transformer notre mouvement en parti politique». Continuant sur sa lancée, Abrika a été catégorique: «Le mouvement, dans ses principes directeurs et à travers son code d'honneur, est clair: il n'est pas un relais de partis politiques. Nous refusons de nous substituer aux partis comme nous refusons toute allégeance au pouvoir. Notre mouvement est autonome. Cela dit, nous défendons le multipartisme comme acquis démocratique qu'il faut préserver». Avec cette prise de position l'emblématique représentant de la Ccwb a tenu à épurer les choses: «Nous sommes un mouvement populaire transpartisan qui regroupe des citoyens aux sensibilités politiques diverses, mais tous unis et mobilisés pour la satisfaction de la plate-forme d'El Kseur». Ces deux positions contredisent le charismatique délégué d'El-Kseur, Ali Gherbi, qui avait déclaré dans ces mêmes colonnes ( voir L'Expression du 30 juin dernier) que le mouvement «pourrait fort bien présenter son propre candidat». En dépit de ces assurances, le mouvement citoyen n'exclut pas l'éventualité de recourir au boycott à la présidentielle dans le cas où les revendications ne sont pas satisfaites entre-temps. En effet, le délégué de M'chedallah affirme que «l'option du boycott n'est pas à écarter». D'ores et déjà la délégation de Djenine a décidé de boycotter le prochain scrutin comme cela s'est passé pour celui du 30 mai dernier après avoir fait le serment aux 123 martyrs du Printemps noir et aux milliers de blessés que le combat continuera jusqu'à l'aboutissement de la plate-forme d'El- Kseur. Pour les autres délégations, le principe du boycott est toujours d'actualité et pèsera toujours sur tout prochain scrutin comme une épée de Damoclès.