Les mesures annoncées en grande pompe par le gouvernement semblent vaines. Les ménages à faibles revenus doivent compter sur la grâce de Dieu, pour ce mois de Ramadhan, devenu au fil des ans, une source de gain rapide. La spéculation touche tous les produits. Les ménages, dont le pouvoir d'achat est réduit comme une peau de chagrin, font face depuis quelques jours, à une envolée des prix des fruits, légumes et viandes jamais égalée. Générée dans un premier temps par la saison estivale, puis, l'approche du mois sacré annoncé pour le début du mois d'août. On se préoccupe de l'achat de certains produits de première nécessité, entre autres la semoule, le concentré de tomate et l'huile etc. des produits qui ont connu une augmentation vertigineuse. La mercuriale affiche également des prix exorbitants pour la plupart des fruits et légumes. La pomme de terre par exemple affiche 65 DA le kg, tandis que la tomate est cédée à 80 DA le kg. Courgette, carotte, poivron vert et autres légumes, la valse des prix n'est pas des moindres. L'ail quant à lui, s'est fait pousser des ailes à raison de 750 DA le kg. Le constat est le même pour les fruits. Pêche, nectarine, pomme, poire et raisin semblent faire office de décoration pour les étals des vendeurs, oubliant que Ramadhan, est un mois de piété et de générosité. La spéculation, notons-le, n'a pas épargné les viandes rouges et blanches encore moins le poisson et les crustacés. Touchés de plein fouet, ces produits enregistrent une hausse de plus de 30%. 1200 DA et 95 DA le kg respectivement pour la viande ovine et bovine et 300 DA pour le poulet. La dinde elle aussi, n'a eu d'autre choix que de s'aligner sur les autres pour atteindre les 800 DA le kg, soit une hausse allant de 25 à 30%. Pour les produits halieutiques, il est strictement «interdit» d'y penser, au vu des prix affichés, encore plus les conditions de vente de ce produits périssable, notamment en période de forte chaleur. Effectivement, en dépit des mauvaises conditions de conservation et de commercialisation, ces vendeurs indélicats ne se privent pas de vendre la crevette royale à 2000 DA, le merlan à 1800 DA et autres espèces dont les prix n'affichent pas moins de 800 DA. Au Ramadhan, notamment le premier jour du jeûne, la coriandre et le persil se vendront à 30 DA. Si les ménages aux faibles revenus appréhendent d'ors et déjà ce mois sacré, qu'en est-il des familles démunies et autres catégories de la société, vivant au dessous du seuil de la pauvreté? 30.000 familles pauvres ont été recensées dans la wilaya de Annaba, par la direction des affaires sociales (DAS). Ce nombre croissent de familles démunies devra bénéficiera dans le cadre de l'opération traditionnelle, du couffin de Ramadhan, ce dernier contenant tout juste un sac de semoule, un bidon d'huile, tomate, et autres produits comptabilisés entre 2500 et 3000 DA. Suffira-t-il à une famille de 6 membres? Reste à imaginer la situation en l'absence d'opérations rigoureuses de régulation et de surveillance adéquate des commerçants indélicats, gangrenés par le gain rapide et le mercantilisme. Car les mesures annoncées en grande pompe par le gouvernement quant au dispositif de régulation, semblent être aussi vaines qu'obsolètes, face à la spéculation qui a déjà pointé son nez.