Une valeur sûre de la chanson kabyle La ville de Yemma Gouraya a vécu une animation particulière tout au long de la semaine du festival. La 9e édition du Festival de la chanson amazighe s'est achevée le week-end dernier, tard dans la soirée de vendredi par un concert de chant de haute facture suivi avec beaucoup d'intérêt et d'admiration par le wali de Béjaïa, accompagné par les élus de l'APC, à leur tête le président. L'espace réservé à cet effet dans l'enceinte du stade scolaire s'est avéré tout simplement trop exigu pour contenir toute une marée humaine: plus de 20.000 spectateurs, selon les organisateurs, venus assister à la soirée de clôture animée par la vedette de la chanson kabyle, Mohamed Allaoua. Autant cette édition était une réussite à son lancement avec l'autre vedette du rock kabyle, Ali Amrane en l'occurrence, autant elle l'était aussi à sa clôture au vu de l'animation qui l'avait caractérisée. Les deux membres, du comité des fêtes chargés de l'information et de la communication, Abderrahmane Yahiaoui et Hakim Zaïdi, ont tenu à signaler l'ampleur prise par ce festival dans sa 9e édition lors de la conférence de presse tenue à l'hôtel Tabet le jour même de la clôture. Ces derniers, profitant de l'occasion, n'ont pas oublié de rebondir sur le souhait de l'APC de Béjaïa de reprendre la gestion du Théâtre de verdure relevant de la DJS. Avec son retentissant succès en s'imposant comme un carrefour culturel et de loisir incontournable, ce festival qu'organise le comité des fêtes de la ville de Béjaïa mérite l'aide et la contribution des autorités locales et nationales. A cet effet, les organisateurs doivent se pencher sérieusement sur le dossier à fournir pour son institutionnalisation à l'instar des autres festivals inscrits dans l'organigramme du ministère de la Culture. En outre, l'aménagement des horaires des navettes spéciales relatives au transport urbain en revenant à la fameuse régie communale donnera certainement plus de cachet et de réussite à ce festival. Le manque de transport dans la vie nocturne en cette période estivale pénalise beaucoup de familles en quête de moments de bonheur et de plaisir. Les Béjaouis avaient, en effet, eu droit à une semaine riche en chants et musiques avec un plateau exceptionnel d'artistes de différents genre musicaux: targui, gnawi, chaoui et kabyle. A côté de Ali Amrane et Mohamed Allaoua, c'est le chanteur populaire local qui a volé la vedette avec un passage fort remarquable, Abdelkader Bouhi a su et pu reprendre le devant de la scène après un passage à vide en raison des problèmes de santé. La clôture du festival s'est déroulée en deux étapes. La première réservée au passage et à la remise des prix aux lauréats du concours, la seconde fut réservée à la soirée musicale de clôture. S'agissant du volet relatif au concours réservé aux chanteurs amateurs de la chanson amazighe, le jury du comité des fêtes, présidé par M. Bouchebah, après avoir retenu 27 participants sur les 72 inscrits, a statué sur le classement suivant: ainsi, le premier prix du genre folklore kabyle est revenu à Ouali Massinissa, quant au genre chaâbi kabyle, il est revenu à Habel Redha et la palme à la très jeune Mouhali Latifa dans le genre kabyle moderne. Le jury a aussi attribué le prix Nordine Cheli à Ouali Massinissa, le Prix spécial du jury à Benacer Kamel, le Prix spécial texte à Saïdani Mohand Akli, le Prix de la meilleure interprétation à Demouche Hakim et le Prix d'encouragement à Moulla Farid et Kebbi Mohamed. Pour revenir à la soirée de clôture qui s'est déroulée en présence de Nordine Cheli, l'auteur-compositeur de la ville de Yemma Gouraya qui est remonté sur scène à l'occasion pour interpréter A tir el her, cette soirée a été marquée par le passage triomphal et sans égal de l'histoire du festival, de l'interprète d'Allo Triciti, Mohamed Allaoua. Malgré son passage tardif, sur scène à minuit, l'enfant de Tizi Ouzou a charmé les spectateurs par son répertoire, très connu du grand public, avec des chansons telles Allo Triciti, Sed sed ghori, L'houbiw amezouarou... entre autres. La même soirée a vu passer aussi d'autres chanteurs devant le public parmi lesquels Zennache qui a rendu hommage à Nordine Cheli, Kaci Kaci Assirem et autre H'ssinou Oued Ghir. Ce dernier, connu pour son talent dans l'imitation du grand maître El Hachemi Guerouabi, a excellé en interprétant la fameuse chanson Aamri aâchrine en kabyle. Il est aussi à signaler d'autres passages au cours des soirées précédant la clôture qui a vu El Hasnaoui Amechtouh revenir avec brio sur la même scène du festival à l'instar de Ahcene Aït Zaïm, Kacimou Bouraï, Wissem, Célina, Maâlem Mejbeur et autre Mokhtar Achouri qui a fait revire Cheikh El Hasnaoui. Par ailleurs, deux autres rendez-vous sont inscrits sur l'agenda du comité des fêtes durant ce mois de Ramadhan. Il s'agit de l'unique «semaine du rire» qui se tient chaque année à Béjaïa et de deux soirées spécial chaâbi avec de grands maîtres du genre.