Le chef de la minorité républicaine du Sénat américain, Mitch McConnell, a affirmé hier que le Congrès était «très proche» d'un accord pour relever le plafond de la dette, un conseiller du président Obama insistant sur le fait que cette journée était «cruciale». «Nous sommes très proches d'un accord, nous avons eu une excellente journée hier», a déclaré le sénateur McConnell sur CNN, soulignant qu'il pensait pouvoir convaincre ses troupes au Sénat d'adhérer à ce plan. En revanche, il ne s'est pas prononcé sur l'attitude que pourraient adopter les élus de la Chambre des représentants, dominée par les républicains, qui doivent également se prononcer sur un éventuel texte de compromis. Quelques douzaines de nouveaux élus proches des idées des ultra-conservateurs du tea party ont rejeté jusque-là les compromis qui leur étaient offerts. Pour David Plouffe, conseiller du président Barack Obama, interrogé sur la chaîne NBC, «nous devons trouver une solution. La journée d'aujourd'hui (hier, ndlr) est bien évidemment cruciale». M. Plouffe a souligné qu'aucun accord n'avait encore été trouvé entre républicains et démocrates pour relever le plafond de la dette, actuellement de 14 294 milliards de dollars, avant mardi minuit (4h00 GMT mercredi), et ainsi éviter aux Etats-Unis de se retrouver en situation de défaut de paiement. «Il n'y a pas d'accord. L'horloge tourne», a dit David Plouffe dans l'émission Meet the Press. De son côté, sur CNN le sénateur démocrate Charles Schumer a tempéré l'optimisme de M. McConnell, assurant qu'aucun accord n'avait été «finalisé» et qu'il y a avait «encore beaucoup d'espaces blancs à remplir». M. McConnell n'a guère donné de détails sur le compromis en train d'être négocié mais a indiqué qu'il s'élèverait à 3000 milliards de dollars de baisse des dépenses sur 10 ans. Il a également affirmé que le compromis ne prévoyait aucune hausse d'impôts sous aucune forme. «Nous n'allons pas augmenter les impôts» dans ce projet de loi, a-t-il affirmé. Un point qui risque de mal passer auprès de certains élus démocrates. Le président Obama lui-même avait espéré une augmentation des revenus, notamment en taxant les ménages les plus riches et certaines niches fiscales, concernant par exemple les avions d'affaires. Selon son conseiller, l'accord sur lequel travaillent la Maison-Blanche et les dirigeants des deux partis permettrait un relèvement immédiat du plafond de la dette auquel seraient adjoints 1000 milliards de dollars de réductions budgétaires. Une commission serait ensuite créée dont la tâche serait d'identifier d'autres postes pouvant être soumis à des réductions avant la fin de l'année. Dans le cas où aucun accord n'interviendrait sur des réductions budgétaires supplémentaires, un mécanisme contraignant se mettrait en place, imposant automatiquement un certain nombre de coupes.