Entre M. Belkhadem (à gauche) et M. Kara, le temps n'est plus à la confidence Les redresseurs ont tenu, hier, en début de soirée, une réunion pour apporter leur réponse aux travaux du comité central du FLN. La direction du FLN et les redresseurs s'échangent des tirs croisés. Après la sortie médiatique de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de libération nationale, qui traite le discours des redresseurs de «fatigant et d'ennuyeux», Mohamed Seghir Kara, le porte-parole du mouvement de redressement a répliqué. Dans une déclaration à L'Expression, M. Kara a commencé par remettre en cause les déclarations du SG du FLN relatives aux membres du comité central ayant boycotté les travaux de la dernière session tenue avant-hier à l'hôtel El-Riadh, de Sidi Fredj. M. Belkhadem avait déclaré que les membres du comité central ayant boycotté les travaux de cette session étaient au nombre de 15. «J'inscris en faux les déclarations du SG du FLN. La direction du parti a fait assister des étrangers au comité central lors de l'ouverture de la session pour remplir les chaises. J'argumente: pourquoi n'a-t-on pas procédé à l'appel par nom et prénom des membres du comité central? Pourquoi n'a-t-on pas remis la liste des membres présents à la presse pour la publier?», s'est-il interrogé. Et de répondre: «Parce que tout simplement, on a peur que la vérité éclate et que la presse fasse son réel constat», a-t-il ajouté. «Session du comité central ou vacances?» Ne mâchant pas ses mots, le même interlocuteur a précisé que les participants se sont offerts l'occasion de passer quelques jours de vacances, pris en charge par le parti, à l'hôtel de Sidi Fredj. «Lors de l'avant- dernière session, la direction a payé plus de 1,5 milliard de centimes rien que pour l'hébergement des participants, dont le nombre avoisinait les 700 personnes, alors que le comité central est constitué de moins de 400 membres!», a-t-il dit. Et d'accuser: «Je suppose que le même scénario s'est reproduit lors de cette session. Pour les travaux d'une journée, on a fait une réservation de quatre jours pour permettre aux uns et aux autres de bronzer à la plage au bord, de la piscine, en famille ou entre copains et ami (es)». Ne s'arrêtant pas-là, M. Kara a qualifié les attaques de M. Belkhadem contre la classe politique nationale «d'attaques fortuites» qu'un adolescent en politique n'aurait pas faite. «Le fait de s'en prendre à la classe politique nationale, c'est s'attaquer au peuple algérien. Ces partis sont représentatifs au sein des institutions de l'Etat, possèdent une base militante qu'il faut respecter», a-t-il fustigé encore. M. Belkhadem a estimé, également, que des partis politiques tentent d'exploiter la crise interne du FLN à des fins électoralistes. A ce sujet, M. Kara rétroque que «le seul qui est en train de rendre service aux adversaires du FLN, c'est bien l'actuel secrétaire général du parti qui a éliminé les vrais militants intègres et honnêtes ayant servi le FLN durant des années». Belkhadem ne sert pas le FLN Ayant le coeur gros au lendemain du discours de son premier adversaire qui a tranché en affirmant ne plus régler les questions internes en dehors des structures du parti, M. Kara remet en cause directement ces structures. «De quelles structures nous parle-t-il? Elles sont toutes illégitimes. Elles ont été élues en fraude. Au sein du comité central, chacun a imposé ses proches», accuse-t-il. Afin d'analyser les travaux de cette session, les redresseurs ont tenu, hier, dans la soirée une réunion pour répondre, encore une fois, à M. Belkhadem. Loin des tirs des uns et des autres, la session du comité central prévue pour deux jours, samedi et dimanche, ne s'est tenue qu'une seule journée. L'ouverture et la clôture ont eu lieu dans la même journée du samedi. Nombreux étaient les journalistes de la presse nationale qui n'ont pas caché leur étonnement du fait de se retrouver seuls face aux agents de sécurité de l'hôtel El-Riadh hier. «Il n'y a aucune activité du FLN aujourd'hui (dimanche, Ndlr). Ils sont tous partis», a lancé un agent aux journalistes présents hier sur les lieux. Que cache une telle démarche? Pourquoi a-t-on réduit les travaux prévus en deux jours à une seule journée seulement sans tenir au courant les rédactions? Les questions des journalistes restent posées. Seuls les décideurs du FLN peuvent y répondre.