Le Conseil militaire suprême (YAS), qui examine chaque année l'évolution des carrières au sein de l'armée turque, a entamé hier une réunion de quatre jours sur fond de crise entre l'armée et le gouvernement, après la démission de quatre importants chefs militaires. La réunion annuelle du YAS a débuté sous la présidence du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en l'absence du chef d'état-major, le général Isik Kosaner, et des généraux qui commandaient l'armée de terre, la marine et l'aviation, démissionnaires vendredi, a rapporté l'agence de presse Anatolie. Les quatre officiers supérieurs ont démissionné en raison d'un désaccord avec le gouvernement islamo-conservateur sur la promotion de militaires de haut rang incarcérés dans des affaires de complot contre le régime. Les chefs de l'armée exigent que les militaires en détention puissent bénéficier de promotions, même s'ils sont en prison dans l'attente de la fin de leur procès, ce que refuse le gouvernement, selon la presse. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a nommé tard vendredi soir le commandant de la gendarmerie, le général Necdet Özel, chef d'état-major des armées en exercice. Le général Özel a par ailleurs été nommé chef de l'armée de terre. Les deux nouvelles fonctions occupées par le général Özel donnent à penser qu'il sera nommé chef d'état-major, à l'issue de la réunion du YAS. Quarante-deux généraux, soit plus d'un sur dix, et plusieurs dizaines d'officiers d'active ou à la retraite, sont actuellement incarcérés dans le cadre de complots présumés visant le gouvernement. Vendredi, six nouvelles inculpations de généraux ont été prononcées, pour complot contre le gouvernement et la création de sites Internet de propagande antigouvernementale. L'un des inculpés, le général Nusret Tasdeler, participe à la réunion du YAS au titre de commandant de l'armée de l'Egée, selon Anatolie. Le président Abdullah Gül doit rendre public jeudi les décisions du YAS.