Hier, la présidence turque a rendu publics les noms des généraux appelés à prendre la tête de l'armée, à l'issue de quatre jours de délibération du Conseil suprême militaire (YAS). Ces nominations interviennent dans le contexte d'une crise entre les militaires et le gouvernement islamo-conservateur, et notamment à la suite d'une série de démissions à l'état-major. En effet, vendredi dernier, le chef d'état-major, Isik Kosaner, et des généraux, commandants de l'armée de terre, de la marine, de l'aviation, et de la gendarmerie, avaient démissionné en raison d'un désaccord avec le gouvernement sur la promotion de militaires de haut rang, incarcérés mais non condamnés dans des affaires de complot contre le régime. Des promotions que le gouvernement turc de Tayyip Erdogan a exclues. Concernant le poste de chef d'état-major, le général Necdet Azel a été nommé pour assurer l'intérim vendredi dernier. Une nouvelle fonction qui est en passe d'être officialisée, le porte-parole de la présidence ayant déclaré hier : «Nous attendons une décision du Conseil des ministres, mais il est évident qu'il n'y a pas de problème», laissant ainsi entendre que le général Necdet Azel serait confirmé dans sa nouvelle fonction. Pour rappel, l'armée turque, autrefois quasi intouchable, a été à l'origine de trois putschs ces cinquante dernières années. Mais depuis l'arrivée du Premier ministre Erdogan, en 2002, elle a largement perdu de son pouvoir, comme le montre ces derniers revirements.