La première journée du Ramadhan n'a pas été tout à fait clémente pour une vingtaine de passagers inscrits pour le vol AH 75-64. Ces derniers devaient rallier, à partir de 14h, la ville de Annaba via l'aéroport Oran. Le vol a été tout simplement décalé de 24 heures, l'avion, affrété pour assurer la desserte Oran-Annaba, a été cloué au sol de l'aéroport d'Es Senia deux fois de suite laissant les passagers dans la désolation et le désarroi total. La colère de ces voyageurs a commencé bien avant leur accès à la salle d'embarquement puisque le vol a, au départ, accusé un retard flagrant. Les voyageurs devaient se présenter à l'aéroport deux heures avant le décollage prévu à 14h. Chose faite. Ces derniers n'ont été invités à regagner la salle d'embarquement qu'à 15h 30, soit une heure et demie après l'horaire mentionné sur leurs billets. Les passagers étaient à l'affût de la moindre information quant aux raisons du retard. «Aucune explication tangible ne nous a été donnée», a expliqué Rahal Patou, un des passagers. «Nous avons vécu un après-midi cauchemardesque avant qu'on nous embarque dans un hôtel se trouvant à quelques encablures de l'aéroport d'Oran pour y passer la nuit», a déploré Rahal. Il ajoute: «Nos déboires ont commencé après que notre vol ait été retardé d'une heure et demie sans nous expliquer la moindre raison.» La situation s'est sérieusement dégradée, par la suite, puisque les concernés ont été obligés d'atten-dre longuement. Passé les formalités réglementaires exigées, l'avion a décollé au grand bonheur des passagers. Après avoir effectué un petit tour dans le ciel d'Oran, l'appareil a atterri de suite. «Un problème technique est la seule explication qui a été invoquée tandis que les voyageurs ont été sommés de regagner l'aérogare», a affirmé Rahal Patou ajoutant que «quelque temps après, nous avons été appelés à rejoindre une deuxième fois la salle d'embarquement où l'on est passé une autre fois par les services douaniers et policiers». Après le deuxième décollage, l'appareil, piloté par une femme, s'est aussitôt posé sur le tarmac de l'aéroport d'Es Senia. Les déboires des passagers ne sont pas terminés. «Au deuxième atterrissage, nous avons senti que l'appareil avait mal atterri, nous avons eu peur, une passagère chinoise a même hurlé en implorant Dieu», a expliqué Patou Rahal. «Le problème technique a été une deuxième fois avancé», a témoigné notre passager. C'est à partir de là que le climat s'est gâté d'autant plus que l'horaire de la rupture du jeûne approchait. A quel saint se vouer? «Nous avons été abandonnés pendant un bon moment, tout le monde, notamment les hommes en tenue et ceux d'Air Algérie, se sont illustrés par leur absence totale nous laissant livrés à notre triste sort», a déploré un autre passager. Plusieurs voyageurs ont préféré regagner leurs domiciles tandis que d'autres, les moins chanceux, notamment ceux qui ne sont pas résidents de la ville d'Oran ont été tardivement pris en charge par la compagnie Air Algérie en les embarquant dans le somptueux hôtel Eden-aéroport où ils ont été accueillis comme des rescapés du long feuilleton américain intitulé Lost (les disparus). Avant qu'une telle décision ne soit prise, les passagers se sont, à chacune de leurs mésaventures, constitués en groupe solidaire. «Une Belge a payé une vingtaine de jus», a affirmé Patou Rahal. Du côté d'Air Algérie, aucun écho puisque personne ne répondait de l'autre bout du téléphone. A l'aéroport d'Oran, l'on se contentait de répéter comme un refrain qu'il fallait s'adresser à la cellule de communication de la compagnie mais que le décollage aurait lieu, ajoutant fermement que les passagers seront entièrement pris en charge.