Un chèque de 500.000 DA a été octroyé à chacun des artistes en plus d'un diplôme honorifique. «J'aimerais dire à tous les artistes que j'ai mis tout mon coeur et mon âme dans l'organisation de cette cérémonie. Bien sûr qu'il y aura une suite. Comment voulez-vous honorer et consacrer les fils et les filles et vous ignorez les pères et les mères? On a commencé par honorer les pères fondateurs, les doyens, une opération qui se poursuivra le 1er novembre. A partir de là, un comité, dans toutes les disciplines (peinture, sculpture, photo, musique, théâtre et cinéma) va honorer chaque année les trois meilleurs parmi les jeunes talents. Aujourd'hui, ce sont les arts plastiques et les lettres y compris la photo d'art. Le 20 juillet (au Palais de la culture) ce sera la musique. Les auteurs, compositeurs jusqu'aux interprètes et une semaine après, ce sera le tour du théâtre et du cinéma. Mais on a commencé par les doyens pour leur demander pardon ! pardon parce que l'Algérie a vécu trop de malheurs. Elle était plus occupée à rester en vie. Pardon parce que l'Algérie était jeune. Vous savez, quand on est jeune, c'est comme les enfants qui ne mesurent pas vraiment la valeur des choses. Aujourd'hui, je peux vous dire que l'Algérie est adulte», nous a confié en aparté Mme Khalida Toumi, juste avant son allocution d'ouverture de la cérémonie en hommage aux doyens des arts et des lettres, qui s'est tenue jeudi à l'Ecole normale supérieure des beaux-arts et à laquelle ont assisté de nombreuses et importantes personnalités politiques. La ministre a affirmé sa gratitude et sa reconnaissance à tous les écrivains et poètes, peintres, sculpteurs et photographes de notre pays. «Je voudrais, a-t-elle dit, me déclarer redevable pour l'éternité de vos mots, de vos images, de vos couleurs, de vos tonalités, de vos créations arrachées à l'obscurité pour éclairer nos chemins et donner du sens à nos destins», et de poursuivre un peu plus loin : «Je veux vous dire toute l'admiration qui est la nôtre quand, avec la magie qui est la vôtre, vous faites se rencontrer des mots pour la première fois et qu'ils ont le coup de foudre l'un pour l'autre. Le résultat en est le foisonnement de gerbes d'étoiles qui éclairent nos jours, rendent nos pas sûrs et notre marche certaine vers l'avenir qui est pour demain». Un chèque de l'ordre de 500.000 DA a été remis à chacun des artistes honorés. En littérature et poésie, on citera Z'hor Ounissi, Assia Djebbar, Mostefa Lacheraf, Djamel Eddine Bencheikh, Rachid Boudjedra, Messaour Boulenouar, Belkacem Khammar, Abou Laïd Doudou, Abdallah Rekibi, Hafnaoui Zaghez, Mohamed Lakhdar Essaïhi, Djamel Amrani, Tayeb Maâch et Tahar Ouettar. Concernant la peinture, les artistes récompensés sont Mustapha Bendebbagh, Abdelaziz Benzodmi, Abdallah Benanteur. Aïcha Haddad, Mohamed Demagh, Mohamed Ranem, Arezki Zerarti, Abderrahmane Sahouli, Leïla Ferhat, Mustapha Addane, Ali Khodja, Mohamed Louaïl, Denis Martinez, Choukri Mesli et Bachir Yelles, Ali Hafied et Ali ont tous deux été honorés dans le cadre de la photo d'art. Un dîner suivi d'un récital de musique andalouse ont eu lieu en honneur des convives. Il faut savoir que cette manifestation survient à quelques jours de la réunion qui s'est tenue récemment à la BN d'El-Hamma, relative à l'amélioration du statut de l'artiste, laquelle a succédé à celles des régions de l'Ouest et de l'Est. Mme Guendil, conseillère auprès de la ministre de la Culture et de la Communication, nous révèle: «Nous avons élaboré une série de textes juridiques relatifs au statut de l'artiste. Ils constituent un ensemble de dispositifs dont certains liés aux organisateurs de spectacles. Il y a un texte sur la création du Conseil national de l'artiste. Ce dernier est un organe consultatif entre les membres représentatifs de l'administration et les membres représentatifs des artistes, leurs associations et leurs experts. La mission de cet organe est la défense des droits des artistes. C'est aussi un espace de rencontre, un forum où les artistes peuvent se rencontrer, débattre de leurs problèmes et avancer toute idée qui puisse évaluer leur statut et être constructif dans ce sens. Car ils ont leur mot à dire, c'est eux qui sont à pied d'oeuvre, qui connaissent leurs problèmes.» Et d'indiquer: «D'autres textes leur ont été soumis en rapport avec les relations de travail propres aux artistes. Des textes qui sont en voie d'élaboration. Un but: améliorer la protection sociale des artistes et garantir des retraites plus satisfaisantes pour les artistes ayant atteint l'âge légal de la retraite. Pour les autres, qui continuent à poursuivre leur carrière, n'ayant pas atteint l'âge de la retraite, nous sommes en train d'étudier avec les organismes de sécurité sociale, comment faire pour améliorer les lois afin de leur assurer davantage de sécurité», nous affirme-t-on. Ces textes seront mis en application après leur finalisation, toujours après consultation intersectorielle et ce, «avant la fin de l'année». C'est dit. Une lueur d'espoir pour nos artistes? Nous l'espérons fortement pour eux, mais aussi pour notre culture...Une page qui se tourne. Une nouvelle qui s'annonce. A suivre.