Toute cette stratégie d'élimination n'a qu'un seul objectif: celui de se présenter à la prochaine présidentielle au nom du FLN. C'est un véritable réquisitoire qu'a adressé, hier, le coordinateur du mouvement de redressement du FLN, Salah Goudjil, au secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem. Dans un long communiqué, dont une copie a été adressée à notre rédaction, M. Goudjil a asséné ses vérités. «Quand M. Belkhadem déclare que le mouvement de redressement n'a pas de programme: cela est totalement faux!», lit-on dans le communiqué de M. Goudjil qui rappelle à l'endroit de M Belkhadem que «le programme du mouvement de redressement est celui du FLN authentique et non celui qui adopte des slogans soudanais comme l'a fait Belkhadem qui a calqué le FLN sur le modèle égyptien». La dernière session du comité central, qui s'est tenue à la fin de juillet dernier, n'est ni représentative, ni crédible aux yeux du mouvement de redressement. «La dernière session du comité central du FLN qui s'est tenue devant une assistance illégitime et qui n'a d'autre choix que d'applaudir M. Belkahdem». souligne le communiqué qui insiste par ailleurs, sur la non-légitimité de la totalité des structures du FLN. «Quand il affirme que rien ne peut se faire en dehors du FLN, M Belkhadem oublie que les structures du parti son illégitimes», rappelle le communiqué non sans mentionner que «l'actuelle composante du comité central a été le fait de quatre personnes qui font la pluie et le beau temps au sein du parti». Le mouvement de redressement a été créé le 29 janvier 2011. Depuis cette date, des rassemblements et des mouvements de contestation ont été organisés. Il s'en est suivi des affrontements qui ont nécessité l'intervention des forces de l'ordre pour éviter le pire et des blessés. Dans cette situation, M. Belkhadem n'y voyait qu'un signe «de bonne santé du parti». «Ce qui traduit le manque de volonté de M. Belkhadem à regarder la réalité en face pour solutionner le problème. Il a recours au mensonge, à l'intox et aux menaces. Ses déclarations à l'a-peu-près ont dépassé le cadre de l'éthique politique et celle propre au parti du FLN», indique M. Goudjil et «Belkhadem, son aveuglement, il est allé même jusqu'à qualifier le peuple algérien d'incapable de démocratie». Mais ce qui fait courir Belkhadem est bien clair: c'est la prochaine élection présidentielle. Salah Goudjil avance alors les arguments de cette affirmation et explique comment l'actuel secrétaire général du FLN a échafaudé sa stratégie: «Lors du dernier congrès, il a écarté des moudjahidine authentiques, des fils de chahid et des militants sincères et actifs. Nous publierons la liste prochainement», promet-il. «Toute cette stratégie d'élimination n'a qu'un seul objectif, celui de se présenter à la prochaine élection présidentielle au nom du FLN. Pour le financement de sa campagne, il a déjà préparé des hommes d'affaires...». La guerre entre les redresseurs et le reste du parti n'est pas près de s'estomper et il faut s'attendre à de féroces batailles politiques entre les deux camps du FLN. Comme un remake de la tempête de 2004 qui a emporté dans son sillage Ali Benflis.