Quatre ans après son passage à Oran, la chanteuse est revenue pour renouer contact avec son public oranais qui a pris l'habitude d'assister aux grands spectacles. Du haut de la scène du Théâtre de verdure d'Oran, la chanteuse Fella Ababsa, qui a animé jeudi soir une soirée à El Bahia, a affirmé être adepte de toutes les musiques algériennes. Comme elle n'a pas nié ses attachements à cette terre ancestrale, l'Algérie. «Le raï, le chaâbi, le kabyle et le sahraoui constituent le patrimoine culturel de mon pays», a-t-elle confié. Tout en joignant la parole à l'acte, l'artiste a, sur le champ, démontré sa maîtrise de tous les genres musicaux. Sauf que dans le spectacle de jeudi soir, l'artiste a dérogé à la règle en ne présentant pas son spectacle en deux parties comme elle a l'habitude de le faire. Fella Ababsa, qui a enchaîné un long récital, est de cette race d'artistes qui maîtrisent toutes les techniques de réussite sur scène. Ainsi, la chanteuse a fait apprécier aux Oranais plusieurs genres musicaux arabes et algériens. Elle a chanté le raï, l'algérois, en passant par le marocain et l'oriental, tout en harmonie avec les musiciens de l'orchestre dirigé par le célèbre Kouider Berkane. La chanteuse n'est, visiblement pas venue pour badiner avec son aura ni gager son image. Fella Ababsa est cette chanteuse professionnelle qui a donné un concert en tant qu'artiste professionnelle. En effet, dès l'entame de son show, la chanteuse est allée droit au but, celui, évidemment d'enflammer les planches du théâtre de Verdure d'Oran. Bien sûr, la mission de tout artiste n'est, dans la plupart des spectacles en direct, pas aisée, vu que le public qui a connu ces derniers jours des spectacles d'envergure, est devenu exigeant. Du raï à l'algérois, la fille du célèbre Abdelhamid Ababsa, a fait vibrer le Théâtre de verdure d'Oran, le but étant de renouer contact avec son public oranais et lui confirmer qu'elle occupe toujours une place importante dans le paysage artistique national et arabe. Elle le dira d'ailleurs avec force. «Je suis venue égayer mon public», a-t-elle lancé à plusieurs reprises. Ce fut donc une étape quelque peu difficile étant donné que toute tiédeur du public pourrait être fatidique à l'artiste et son image. Après plus de quatre ans d'absence de la scène oranaise, les retrouvailles sont passées comme une lettre à la poste; la chanteuse a eu droit à une chorale publique tandis que le Théâtre de verdure s'est transformé en un grand conservatoire à ciel ouvert. Comme pour les grands orchestres, la chanteuse a été accompagnée en choeur par le public qui répétait les chansons interprétées par l'artiste. Mais le déclic a eu lieu dès l'entame du spectacle. En foulant les planches du Théâtre de verdure d'Oran, l'artiste, dès le début de son concert, a interprété la chanson qui lui a valu le succès, Tachakourate. La création remonte aux années 1990. Pendant que la chanteuse se déplaçait sur scène en chantant, le public, en extase, répétait en choeur le refrain de chacune des chansons de Fella. A un passage, elle a invité les présents à chanter en choeur le raï. «Chantez tous avec moi le raï», a-t-elle lancé. Son dernier récital remonte à l'été 2007, lorsque la chanteuse avait répondu à l'appel des responsables de l'Office des arts et de la culture de la commune d'Oran. Le public oranais est en manque cruel de tels spectacles. Comme à chacun de ses passages par El Bahia, la chanteuse a marqué de son empreinte le Théâtre de verdure d'Oran en rendant de vibrants hommages aux défunts Hamada, El Khaldi et bien évidemment au roi indétrônable de la chanson sentimentale, Cheb Hasni. Auparavant, soit mercredi soir, les jeunes Massy, Talbi Mohand et Nadir Chikhoune ont, eux aussi, mis le rythme en interprétant des chansons kabyles. Talbi Mohand, cet enfant de Tazmalt, a émerveillé l'assistance en lui proposant un plateau rythmée tandis que Nadir Chikhoune a fait appel à ses capacités vocales qui ne sont pas tout à fait différentes de celles de Cheikh Sidi Bémol et Akli D.