Le barde de tous les temps Le premier était un ami intime de Matoub Lounès et le second n'est autre que son cousin auquel le Rebelle a composé l'intégralité de son premier album sorti au milieu des années 1980. Il y aura sans aucun doute une ambiance particulière demain, à partir de 22 heures, à la grande salle de spectacles de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Et pour cause. L'établissement accueillera deux chanteurs et non des moindres: Hacène Ahrès et Hamid Matoub. Le public aura plusieurs points communs: en plus d'être des fans de ces deux artistes, rester fidèles à la mémoire de Matoub Lounès. Ce n'est nullement un hasard si les organisateurs ont programmé dans la même soirée Hacène Ahrès et Hamid Matoub. Jusqu'aux derniers jours de la vie de Matoub Lounès, Hacène Ahrès a été son ami. C'est Matoub Lounès qui a lancé Hacène Ahrès en lui donnant la chance et l'occasion de se produire avec lui lors d'une série de sept galas quotidiens qu'avait animés Matoub Lounès à la salle Atlas au début des années quatre-vingt-dix. Matoub Lounès, qui avait décelé le talent artistique de Hacène Ahrès, a de ce fait consenti à lui offrir sa propre scène et son propre public. Hacène Ahrès est resté pendant de longues années reconnaissant à Matoub Lounès et après l'assassinat de ce dernier, il l'est demeuré. Il ne commence jamais ses spectacles sans interpréter une ou deux chansons du Rebelle. Hacène Ahrès et Matoub Lounès avaient aussi pour ami commun, Kamel Messaoudi, le prince de la chanson châabi sentimentale. Les trois artistes étaient des amis et en plus, ils ont collaboré sur le plan artistique. Hacène Ahrès chante surtout l'amour et le désamour. Il déclame des textes sur les flétrissures du coeur mal-aimé ou abandonné. Il est aussi connu grâce, notamment à des chansons mythiques comme Sdsits (Fais-là rire) qui rappelle un «certain» Hervé Villard. Mais Hacène Ahrès a aussi écrit et composé une multitude d'autres chansons qui ont bercé toute une génération qui croyait au pouvoir miraculeux mais illusoire et éphémère du sentiment amoureux. Tabrats Boul (La lettre du coeur) restera un hymne à l'amour et il n'y a que Hacène Ahrès pour dire avec une telle manière les messages de cet organe biologique, accusé à tort ou à raison d'être le responsable de tant de larmes et de tant de désespoir. Notre artiste retrouvera demain son fidèle public à Tizi Ouzou après une première soirée dans le cadre des veillées de Ramadhan, animée déjà dans la capitale. Il saura être à la hauteur comme d'habitude. Même s'il remuera le couteau dans la plaie, Hacène Ahrès sera le bienvenu, car, parfois, la meilleure façon d'oublier, c'est de se rappeler. Avant lui, en première partie, c'est Hamid Matoub, plus connu sous le nom de Hamid Aït Lounis qui montera sur scène. Tout le monde sait qu'il s'agit-là du cousin du Rebelle. On sait aussi que sa voix ressemble à celle de son ainé. C'est pourquoi, demain soir, l'ombre de Matoub Lounès planera dans la salle d'autant plus qu'il est évident que Hamid Matoub interprètera un certain nombre de chansons du poète assassiné. Hamid Matoub aura aussi à chanter les six chansons composées et écrites par Lounès pour son premier album sorti au milieu des années quatre-vingt. Ainsi, Matoub Lounès sera l'invité d'honneur de la soirée ramadhanèsque qui aura lieu demain à Tizi Ouzou.