Trois provinces de Somalie ont été déclarées frappées par la famine par l'ONU qui qualifie la situation de «grave crise humanitaire». En 2011, des gens, singulièrement en Afrique, meurent de faim. Comment cela est-il encore possible? Des enfants, des femmes, ne trouvent pas quoi manger en Afrique. Est-ce normal? Outre la Somalie, au mois cinq autres pays de la Corne de l'Afrique souffrent des problèmes de malnutrition. Selon les organismes de l'ONU (Unicef, FAO, PAM) près de 200 millions d'Africains, au sud du Sahara, sont en butte aux problèmes de la faim. Cela est d'autant plus humiliant pour l'Afrique que, dans des pays de l'UE et aux USA, chaque jour qui passe voit s'ouvrir des «hôtels 5 étoiles» et des restaurants de luxe, pour «chiens et chats». Une telle information est choquante. C'est néanmoins un fait intégré dans les moeurs d'une société occidentale gaspilleuse et prédatrice. Un milliard d'êtres humains vivent en dessous du seuil de pauvreté absolu, alors même que dans certaines contrées de ce monde, outre hôtels et restaurants, existent donc des programmes diététiques et des cliniques contre le stress pour animaux. Cela, au moment où en Afrique, un enfant meurt toutes les trois minutes du fait de la faim et des maladies. Ceux qui cajolent leurs chats et chiens savent-ils qu'ailleurs dans le monde des enfants n'ont pas de lait, ne mangent qu'un jour sur cinq? Voilà en vérité les affreuses images que l'on retient aujourd'hui des dérives qui mènent la planète au bord du précipice. Que dire des gaspillages inouis d'un Occident repu, prédateur et pollueur, mais qui rechigne à revoir sa manière de vivre, qui gave ses animaux alors que des populations du quart-monde ne mangent pas tous les jours à leur faim. La faim est le fait que des enfants, des femmes, des hommes se sustentent sous les normes alimentaires admises. Qui s'en soucie, si ce n'est des ONG, qui n'en peuvent...mais! C'est celle-là la réalité de l'Afrique quand les ONG et les organisations de l'ONU, éprouvent les pires difficultés à réunir l'argent nécessaire, quémandant (cf; les conférences de donateurs) un peu d'aide de la part de ceux capables de prodigalités pour assouvir leurs caprices, mais indifférents à la détresse qui les entoure. L'ONU a lancé en grande pompe, à l'orée de l'an 2000, le programme OMD (Objectif du millénaire pour le développement), qui devait, affirmait alors son secrétaire général de l'époque, Kofi Annan, réduire de moitié la pauvreté dans le monde dans les 15 ans. Qu'en est-il onze ans après? L'ampleur du phénomène de la faim, met en équation le fait que le fossé s'élargit de plus en plus entre les riches et les pauvres. Ce sont les structures et les mécanismes d'un système économique, financier, monétaire inégalitaires et largement inadaptés, régissant l'économie mondiale, qui, au cours des décennies, ont creusé l'écart entre le Nord industriel et le Sud en développement. Un Nord industriel près de ses sous, comme on a pu le voir ces derniers jours lorsque les Occidentaux ont connu des frayeurs par la menace d'un krach boursier. Ce sont ces injustices qui, outre de laisser une large part de l'humanité en marge du développement, font qu'en cette première décennie du XXIe siècle des gens puissent encore continuer à mourir de faim. Inadmissible! Or, le droit à l'alimentation est un des principes proclamés en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l'homme (adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 217 A (III) du 10 décembre 1948). De tels principes sont de fait faciles à oublier surtout lorsque cela se passe ailleurs et ne met pas en danger les profits mirobolants qui sont tirés du malheur et de la détresse des autres. Le savez-vous? Lorsque le FMI ou la BM prêtent un dollar aux pays d'Afrique ils récupèrent entre trois et cinq dollars de service de la dette. Les corruptions et les dictatures africaines font le reste. Et l'on s'étonne que la faim persiste en Afrique!