sadaoui, on s'en souvient, avait accusé le ministre de l'Intérieur de l'avoir torturé et spolié. Lors d'un point de presse donné, entre deux inaugurations, du Président, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, a touché à plusieurs points d'importance, dont notamment le problème de la Kabylie et celui du FLN. Le ministre de l'Intérieur, qui avait parlé pendant plus d'une demi-heure de sujets ayant trait au développement de Djelfa, s'est soudainement emballé lorsqu'il a abordé le sujet relatif aux déclarations faites au Matin par Mohamed Sadaoui. Celui-ci, on s'en souvient, avait accusé Zerhouni de l'avoir torturé et spolié. Livide, les yeux luisants, Zerhouni réplique : «Le sieur Sadaoui m'avait déjà diffamé, et voilà qu'aujourd'hui, il revient à la charge. Je n'ai rien à dire sur une affaire qui se terminera devant les tribunaux. Quant au directeur du quotidien Le Matin, il aura aussi à répondre pour cette diffamation de bas étage qu'il a publiée dans son journal. Le Matin, vous en connaissez la crédibilité, n'a pas de leçons de morale à nous donner. Au contraire, je pourrais dire beaucoup de choses de Benchicou. Je voudrais bien qu'il nous explique comment il a acquis des biens immobiliers à Paris, comme je voudrais qu'il nous explique comment il a pu, avec facilité, s'installer à Paris (...).» A la question de savoir pourquoi le ministère de l'Intérieur s'ingère dans le conflit du FLN, il répond: «Je souhaite que le FLN puisse régler les problèmes internes qui le secouent. Je le souhaite vivement, d'autant plus qu'il n'est pas dans nos prérogatives de faire immixtion dans les affaires internes des partis. Cependant, si l'on juge que le conflit peut déborder et porter atteinte à l'ordre public, là l'Etat a obligation d'intervenir.» Enfin, à propos du règlement de la crise kabyle, Zerhouni estime que «si les ârchs répondent par l'affirmative à la demande du Chef du gouvernement et du Président de la République, alors il restera à trouver une date et commencer la négociation (...) Vous savez, les élections partielles ne constituent pas un problème majeur (...) mais si la réponse tarde à venir, alors il nous faudrait considérer un autre cadre...» Voilà, en trois gros paragraphes, les trois thèmes abordés par Zerhouni, et qui ont retenu l'attention des journalistes. Après cela, le ministre s'est éclipsé pour rejoindre le Président à... Aïn Oussera.