Le directeur du Matin «aura à rendre des comptes à la justice». «On reconnaît que la crise en Kabylie a rendu plus complexe la lutte antiterroriste dans la région». C'est la réponse de M.Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à notre question sur la recrudescence des attentats terroristes en Kabylie ces derniers jours. Rencontré en marge de la visite du président dans la wilaya de Tamanrasset, ce dernier a voulu minimiser l'impact de ces actes. «Ce n'est pas la première fois que les terroristes y commettent des crimes. Avant on arrivait à déjouer leurs plans, mais pour cette fois-ci Allah Ghaleb». Sur un autre chapitre, Yazid Zerhouni a estimé dans une conférence de presse animée au siège de la wilaya, que la sagesse et l'intérêt national finiront par triompher dans la gestion de cette crise qui boucle bientôt sa troisième année. Le ministre s'exprimait sur la position des archs ayant trait au boycott de la présidentielle d'avril. Sans pour autant évoquer les perspectives du dialogue entre le gouvernement et la délégation des archs, il n'omet pas d'exprimer son «optimisme quant à la reprise très prochaine de ce processus». Appelé à fixer une date pour les élections partielles reportées à plusieurs reprises, le conférencier s'est contenté de déclarer que «nous n'avons pas encore évoqué cette question». L'autre point saillant de cette rencontre avec la presse, c'est la levée de l'état d'urgence. Sur cette question Zerhouni défie la classe politique: «Cette loi n'a pas eu d'impact négatif sur les libertés individuelles et politique». La révolte est là, ajoute-t-il, pour témoigner de la «crédibilité de ce constat», citant sur son passage les activités des partis politiques. Le ministre de l'Intérieur a répondu à Mouloud Hamrouche au sujet des accusations de fraude. «Qu'il apporte les preuves de ses accusations», a-t-il rétorqué. Par rapport à ses préférences électorales, Yazid Zerhouni confirme: «J'ai le droit d'avoir mon opinion sur la question, mais ceux qui me connaissent sont conscients que je ne mélange pas entre ma mission de ministre et mes convictions politiques personnelles». Il a, par ailleurs, réitéré que le départ du gouvernement, «n'est pas à l'ordre du jour». Interrogé sur le sort que réserve son département au parti de Ahmed Taleb Ibrahimi, le conférencier a fermement déclaré que le dossier Wafa est «fermé» et «personne n'a remis la question sur la table». Abordant la situation sécuritaire dans la wilaya de Tamanrasset, après la prise d'otage des touristes occidentaux, Yazid Zerhouni a estimé que depuis cette opération, de nouvelles mesures ont été prises, notamment en ce qui concerne l'encadrement des touristes. Le ministre rassure que «le flux des touristes étrangers reprend», et ce, contrairement aux dires des autorités locales et les agences de voyage qui tirent la sonnette d'alarme. Abordant l'épineux problème de l'immigration auquel fait face la wilaya, Zerhouni estime que l'Algérie constitue un pays de transit pour ces Africains qui espèrent regagner l'Europe. Il a, dans ce sens, renvoyé la balle aux Occidentaux, les invitant à prendre leurs responsabilités. Réagissant sur les révélations faites dans le dernier livre de Mohamed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin, notamment sur le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, parle de diffamation et précise que «Benchicou aura à rendre des comptes à la justice». Interrogé sur les événements tragiques survenus à Sfax, la ville tunisienne après le match qui a opposé l'Algérie au Maroc, le ministre a responsabilisé les supporters algériens. «Nous avons tous vu les excès des supporters après le match, les autorités locales ont été dans l'obligation de réagir. Franchement, je ne vois pas le genre de mesures que nous pouvons prendre au niveau de l'Exécutif.» Notons que le président de la République a effectué, hier, une visite de travail dans la wilaya de Tamanrasset. Un recueillement à la mémoire des victimes du crash de l'avion 737-200 a constitué sa première halte dans la wilaya. Une cérémonie à laquelle n'ont pas été conviés ni les familles des victimes ni les responsables d'Air Algérie. «C'est une omission», précise M.Yazid Zerhouni. Le président a procédé à plusieurs inaugurations et il a dégagé une enveloppe supplémentaire de 367 milliards de centimes au profit de la wilaya.