«Le mouvement jihadiste devrait mener la bataille des arguments intellectuels autant que la bataille des armes.» Al Qaîda ne compte pas renoncer à ses activités terroristes. Bien au contraire, l'organisation terroriste, fondée par Oussama Ben Laden, tué en mai au Pakistan par un commando américain, a bel et bien décidé de continuer son combat contre les Etats-Unis d'Amérique. Cette position maintenue par Al Qaîda, a été confirmée et rapportée, lundi dernier, par un centre américain de surveillance de sites islamistes.«L'Amérique est aujourd'hui chancelante parce que vous (éléments affiliés à Al Qaîda) lui avez fait voir en une décennie ce qu'elle n'a pas connu durant toute son histoire. Ne doutez donc pas de sa défaite», a déclaré Aymen Zawahiri dans une vidéo mise en ligne sur des sites islamistes, selon le centre américain de surveillance de sites islamistes. Dans sa déclaration, l'Egyptien, Aymen Zawahiri, a également exhorté «ses disciples à pourchasser l'Amérique, qui a tué l'imam des moujahidine et jeté son corps à la mer, puis capturé ses femmes et ses enfants», a-t-il noté en référence au fondateur d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden. Cette déclaration du nouveau chef du réseau Al Qaîda constitue donc une deuxième après celle mise en ligne courant du mois de juillet dernier et au cours de laquelle il a soutenu que «les réseaux d'Al Qaïda vont poursuivre le jihad contre les apostats qui agressent la terre d'Islam, et à leur tête l'Amérique croisée et son acolyte Israël». Après la disparition d'Oussama Ben Laden, celui qui n'était jusqu'alors que le numéro 2 d'Al Qaîda est désormais l'ennemi public numéro1. Et, même s'il se terre depuis les attentats du 11 Septembre, sa tête n'est pas inconnue: cet homme de 59 ans, à la barbe fournie et aux grosses lunettes, a tourné de nombreuses séquences vidéo au côté de Ben Laden, où il lance des appels fermes au jihad radical contre l'Occident. Néanmoins, aujourd'hui, celui qui a succédé à Oussama Ben Laden à la tête de la nébuleuse extrémiste, n'a pas ouvertement appelé à la guerre sainte comme il le faisait auparavant, lui préférant désormais «le jihad intellectuel». Plus pragmatique et plus intelligent, semble-t-il, l'héritier de l'organisation terroriste Al Qaîda vient donc de marquer un tournant stratégique de sa ligne de prédication envers ses combattants par rapport à son ex-chef, Oussama Ben Laden, en privilégiant les compétences intellectuelles et moyens de combat plus réfléchis se basant sur le discours intellectuel. «Le mouvement musulman en général, et le mouvement jihadiste en particulier, devrait mener la bataille des arguments intellectuels autant que la bataille des armes», dit-il, appelant ses partisans à utiliser les moyens de communication modernes pour mener leur bataille intellectuelle contre l'Occident en général et les Etats-Unis en particulier. Dans ce sillage, il a ainsi appelé les islamistes à oeuvrer pour imposer la Charia comme source de législation en Egypte et en Tunisie, où des élections sont prévues avant la fin de l'année après la chute, sous la pression de la rue, de Hosni Moubarak et Zine El Abidine Ben Ali, lesquels ont dirigé les deux pays pendant plusieurs décennies, tout en ignorant les lois basiques de la religion. A ce sujet, il fait savoir que «la charia doit gouverner et ne doit pas être gouvernée (...). Elle doit être au-dessus de toute légitimité ou de toute autre référence». Plus radical, il a fait noter que «tous les articles de la Constitution qui lui (la Charia) sont contraires doivent être abrogés». A rappeler que la direction d'Al Qaîda a désigné en juin Zawahiri, pour succéder à Oussama Ben Laden. «Cerveau» des opérations et principal porte-parole d'Al Qaîda, Zawahiri devient ainsi l'homme le plus recherché au monde. Sa tête est mise à prix (25 millions de dollars) par les autorités américaines.