Le Plan national de lutte contre le cancer a été adopté comme un plan modèle pour le continent africain. L'Algérie, en matière de stratégie de lutte contre le cancer, sera un modèle pour toutes les politiques sanitaires africaines. C'est ce qu'a annoncé Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé lors de son passage dans l'émission de télévision «L'invité de la rédaction». «Le Plan national de lutte contre le cancer a été adopté comme un plan modèle pour tout le continent africain et sera soumis en septembre prochain à l'Assemblée générale des Nations unies», a-t-il déclaré. Conscients que la pathologie cancéreuse représente aujourd'hui un réel problème de santé publique compte tenu des dépenses de plus en plus élevées pour une prise en charge efficiente, surtout avec les 44.000 nouveaux cas de cancer annoncés pour 2011, les pouvoirs publics ont affirmé leur volonté de mettre en place tous les moyens d'une bonne prise en charge des malades et d'alléger leurs souffrances. Cela se traduit sur le terrain par la prochaine acquisition de 57 nouveaux appareils de radiothérapie, la création de 6 nouveaux centres anticancer (CAC) à Sétif, Annaba, Batna, Tlemcen, Tizi Ouzou et Sidi Bel Abbès afin de renforcer ceux déjà existants dont l'établissement hospitalier spécialisé dans la lutte contre le cancer, Pierre et Marie Curie, et les centres d'Oran, de Constantine, de Blida et l'Hôpital central de l'armée. Il est à souligner que la prise en charge du cancer est exponentielle en termes de coût et que la seule façon de réduire un tant soit peu les dépenses publiques est une intervention énergique préalable: la prévention. Et c'est justement sur ce préalable thérapeutique que ce Plan national de lutte contre le cancer est fondamentalement basé, a-t-on appris de source proche du ministère de la Santé. En réponse à une question relative à la pénurie de médicaments qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois, M.Ould Abbès a rappelé qu'il s'agit d'une mauvaise distribution du médicament et non d'indisponibilité. «Les grands distributeurs font des spéculations, ce qui se répercute d'une manière négative sur les pharmaciens», a-t-il indiqué avant d'annoncer un nouveau plan d'importation du produit pharmaceutique. Cependant, le premier responsable de la santé des Algériens a tout de même rappelé que l'Etat n'a pas lésiné sur les efforts en matière de production visant à atteindre les 70% de production locale de médicaments, laquelle ne dépasse pas aujourd'hui les 38%. «Le coût de la facture d'importation de médicaments s'élevait à 1,6 milliard de dollars dont 600 millions profitent à 5 ou 6 importateurs», a-t-il déploré. Toujours dans le même contexte et en matière d'investissement dans l'industrie pharmaceutique, le ministre a annoncé 103 producteurs locaux déjà existants. Le ministère a reçu entre-temps 120 demandes de production de médicaments en 2012 en plus de ceux voulant s'associer avec des laboratoires étrangers en vue de répondre à 70% aux besoins nationaux, à l'horizon 2012. Le Président Bouteflika avait aussi mis l'accent sur l'utilisation rationnelle et optimale des équipements médicaux et sur une mobilisation des compétences nationales pour conforter le processus de recherche. Concernant la formation, le ministre a évoqué l'ouverture de 22 centres et l'élargissement du champ d'utilisation de la télé médecine reliant via vidéo 5 CHU du Nord à 13 hôpitaux des Hauts-Plateaux et du sud du pays. «Cette technique va contribuer non seulement à diagnostiquer la maladie mais aussi à la traiter et prodiguer des orientations», a expliqué Ould Abbès. Abordant la question des mouvements de protestation qu'avait connus le secteur ces derniers mois, le ministre de la Santé a confirmé que les anciens salaires des fonctionnaires du secteur étaient dérisoires, indiquant que «c'est ce qui explique la signature de 16 statuts publiés dans le Journal officiel en plus de 21 régimes indemnitaires».