la vallée de la Soummam a, encore une fois, été au rendez-vous avec l'Histoire. Comme aux plus forts moments, la vallée de la Soummam a, encore une fois, été au rendez-vous avec l'histoire. Et pour cause! Aujourd'hui elle accueille les délégués des communes de la région de Basse Kabylie pour une réunion importante, car il s'agit de donner une réponse à l'invitation au dialogue, lancée par le chef de l'Etat pour la mise en oeuvre de la plate-forme de revendications d'El-Kseur. Dans un communiqué rendu public au lendemain de l'appel et après une série de contacts informels, les délégués de la CIC Béjaïa s'étaient entendu de se retrouver à la maison de jeunes de Sidi Aïch, en prenant soin d'instruire les coordinations qui leur sont affiliées de se concerter avec la base afin de sonder la population qu'ils représentent. Etant conscient de l'importance de leur réponse pour l'avenir de la région, les délégués de la coordination intercommunale de Béjaïa se doivent de réfléchir profondément avant de prendre position. Ce souci était, d'ailleurs, présent dans leurs déclarations à chaud enregistrées après l'appel de Bouteflika. D'ores et déjà, le CSC d'El-Kseur a fait savoir, par la voix de son porte-parole, M. Ali Gherbi, que «nous réaffirmons notre position faite au lendemain de l'appel d'Ouyahia et nous allons participer pleinement à la mise en oeuvre de nos revendications». De son côté, Zahir Aït Hamouda de Ath Djellil confirme «la position favorable au dialogue» de la population qu'il représente et apporte son soutien à Ali Gherbi par rapport «à la libération des détenus de Sétif». Pour l'opinion locale, l'option du dialogue est désormais acquise, il n'en est pas de même pour les délégués qui estiment que l'appel contient des non-dits qu'il convient de clarifier. Outre «l'avancée considérable dans le discours officiel», notée avec satisfaction, les animateurs de l'intercommunale ont relevé «des confusions et ambiguïtés» qui ne manqueront pas de faire l'objet d'analyses à l'occasion. Les réserves formulées par le premier magistrat du pays restent également un point qui focalisera les attentions. A ce propos, deux hypothèses ont, ainsi, vu le jour depuis. Si pour certains délégués, «le Président adresse là un message au peuple algérien pour le rassurer sur l'unité nationale et l'intégrité territoriale», car, soulignent-ils, «les informations diffamatoires colportées çà et là depuis deux ans, quant aux intentions des ârchs, ont produit un effet négatif chez les populations arabophones», il n'en est pas de même pour d'autres, qui avancent que «Bouteflika ne voulait pas aborder certaines questions liées au départ des brigades de gendarmerie, l'officialisation de tamazight...». Globalement, on est maintenant assuré sur, au moins, trois éléments qu'il convient de capitaliser pour faire mieux avancer la situation. «L'appel au dialogue vient du premier magistrat du pays, il s'adresse aux véritables délégués des ârchs et les discussions porteront sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur.» Ces convictions relevées par les délégués eux-mêmes laissent croire que les ârchs de Béjaïa opteront pour une réponse positive, même si la levée des poursuites judiciaires se dresse toujours comme un obstacle à toute prise de langue, cela aux côtés des détenus de la maison d'arrêt de Sétif, dont la libération est exigée par, au moins, une partie des délégués.