Alléger les souffrances du citoyen devant les guichets d'Algérie Poste 100 milliards de centimes sont quotidiennement retirés des bureaux de poste à travers le territoire national. Des commissions et groupes de travail sont créés et répartis sur les niveaux centraux ainsi que régionaux, et ce, dans le but de coordonner les efforts et d'assurer un suivi constant et efficace concernant la disponibilité des fonds dans les bureaux de poste, a rassuré Algérie Poste dimanche dans un communiqué. Cette note cite une série de nouvelles mesures dès l'avènement du mois sacré afin de contrecarrer le problème du manque de liquidités dans les bureaux de poste, comme l'étroite collaboration avec la Banque d'Algérie ainsi que les autorités locales, surtout à l'approche de l'Aïd El Fitr et la rentrée scolaire. Mohand El Aïd Mahloul, directeur général d'Algérie Poste, avait annoncé que 100 milliards de centimes sont quotidiennement retirés des bureaux de poste à travers le territoire national. «Ce chiffre augmente de 40% durant les jours qui précédent un évènement tel l'Aïd», a-t-il déclaré dans un entretien accordé à un quotidien arabophone. Le premier responsable d'AP a même parlé d'un nouveau plan d'action visant à réduire la pression sur les différents bureaux de poste. Ce plan consiste à mettre en service des camions au lieu de véhicules qui devront parcourir l'ensemble des villes algériennes, pas uniquement les zones enclavées, et offriront les mêmes prestations que dans un bureau de poste classique. «Nous avons aussi un projet concentré sur le retrait via les cartes magnétiques. Nous envisageons une grande opération d'installation de distributeurs automatiques au niveau des centres commerciaux, et ce, pour faciliter au citoyen le paiement de ses achats et réduire ses déplacements aux bureaux de poste. Ceci sans oublier que nous avons déjà activé le service de demande d'avoir qui se fait aujourd'hui simplement par l'envoi d'un simple SMS», rappelle M.Mahloul. Même avec cette batterie de mesures visant à alléger les souffrances quotidiennes du citoyen devant les guichets d'Algérie Poste, sur le terrain ce sont d'interminables files d'attente qui font le décor de la majorité des villes algériennes où certains se jettent, sous l'effet du jeûne et de la canicule, à corps perdu dans cette foule. Des queues bien justifiées. «C'est un problème de liquidités sinon on aurait été déjà servis», nous a expliqué hier un retraité au niveau de l'un des bureaux de poste de l'Algérois. Un autre, rencontré dans l'une des postes de la commune de Chiffa, dans la wilaya de Blida, déplore la même situation. «J'habite au centre-ville de Blida mais comme les deux postes dont dispose le chef-lieu de la wilaya sont submergés, j'ai préféré me rendre dans cette petite commune pour retirer ma retraite, mais regardez... il est midi passé et je suis ici depuis 9h30.» Les employés nous ont expliqué qu'il n' y pas d'argent et j'ignore comment je vais faire», s'interroge ce retraité de l'éducation. Pour M.Mahloul, il n'existe aucune pénurie concernant l'alimentation des bureaux de poste en fonds. «Ces files d'attente ne sont en fait que le résultat d'une propagande qui ne fait que semer le désordre et la panique parmi les citoyens qui se rendent en masse aux bureaux de poste afin de ne pas tomber en panne de liquidités à la veille de l'Aïd», explique-t-il. Entre les guichets vides et les promesses des pouvoirs publics, l'Algérien reste le dindon de la farce à chaque grande occasion.